La pierre figure parmi les placements les plus appréciés des Français. Profitant du contexte actuel où les inquiétudes sur l’avenir économique du pays et la finance des ménages sont à l’ordre du jour, le marché d’investissement ne se porte que mieux. En région Île-de-France notamment, l’immobilier d’entreprise est en meilleure forme depuis le début de l’année.
Si les prix de l’immobilier français connaissent actuellement des progressions, surtout dans les grandes agglomérations, impactant notablement le rendement des investisseurs du secteur, le dynamisme du marché locatif de bureau ou de commerce a été au rendez-vous au premier semestre de 2019, notamment dans la capitale et ses couronnes.
Et la tendance devrait encore s’y poursuivre dans la deuxième partie de l’année, selon les prévisions fortement prometteuses des observateurs, maintenant le dynamisme francilien affiché durant quatre années consécutives. Pour ne pas dire que les chiffres afférents au marché d’investissement, enregistrés depuis janvier à ce jour, battent les records de la dernière décennie.
Un premier trimestre à succès
Les meilleurs jours semblent s’annoncer pour le marché immobilier d’investissement francilien. Celui des bureaux, plus particulièrement, qui se positionne au même niveau que la moyenne des performances enregistrées en T1 depuis 2000. C’est du moins ce qu’a analysé le spécialiste mondial en matière de conseil et de services en immobilier commercial, Jones Lang LaSalle (JLL).
En dépit d’un repli de 19% par rapport aux réalisations de 2018, sur la même période, le 1er semestre de cette année a été quand même clôturé avec pas moins de 1,1 million de mètres carrés commercialisés.
Dans les détails, le meilleur exploit a été décerné à la première couronne avec des acquisitions estimées à 230 000 m², soit une majoration de 127% en glissement annuel. Et une somme de 50% de plus investie sur un an, à raison de 1,4 milliard d’euros environ, qui représentait 14% de l’activité. À savoir, cette partie de la région doit sa grande attractivité à ses loyers fortement compétitifs alors que la ville parisienne subit une pénurie d’offres et affiche une envolée des prix.
De son côté, le Croissant Ouest a enregistré un repli de 53% par rapport au T1-2018, pour un montant de 949 millions d’euros d’investissements alors que le quartier de La Défense s’en est sorti avec un 1er semestre bien plus dynamique que l’année dernière, avec un volume d’investissement s’élevant à 814 millions d’euros. À titre d’indication, 120 millions d’euros ont été investis entre janvier et juin 2018.
À préciser que l’immobilier de bureaux a raflé une part de 89% du marché en raison des 8,8 milliards d’euros d’engagements réalisés durant la période susmentionnée.
Quoique les préférences vont sans conteste vers les actifs situés dans les meilleures localisations avec des ratios respectifs de 55% et de 40% en volume et en nombre de transactions. À ce propos, 154 de transactions ont été relevées sur le marché francilien au T1-2019.
Un deuxième trimestre qui s’annonce prometteur
Depuis quatre ans, l’Île-de-France affiche un marché dynamique en matière d’investissement immobilier. Et cela n’est pas près de s’estomper, à en croire les chiffres enregistrés au 2ème trimestre qui présage une tendance similaire durant la deuxième partie de l’année. En effet, 7,2 milliards d’euros environ ont été engagés entre avril et juin dernier. Ce qui ramène à 9,9 milliards la somme investie depuis le mois de janvier.
Ce chiffre démontre que 2019 est fortement propice par rapport aux années précédentes. De fait, si les résultats semblent en légère hausse sur un an (+5%), la croissance est des plus conséquente sur 5 ans, voire sur dix ans (+37% et +88%).
Et la part d’activité des institutionnels, à 1/3 de l’ensemble pour un volume de 2,6 millions d’euros investis, est sans aucun doute à l’origine de cet exploit. S’ensuivent les Sociétés civiles de placement immobilier ou scpi avec leur ratio de 27%. Enfin, les fonds d’investissement qui représentent 26% de l’activité.
Concrètement, le dynamisme du secteur trouve son origine dans le succès des grosses transactions, c’est-à-dire des acquisitions de plus de 100 millions d’euros. En effet, 23 contrats ont été conclus sur ce segment entre janvier et juin pour une valeur estimée à 6,6 milliards d’euros. Parmi eux figurent deux opérations importantes :
- L'acquisition d'un portefeuille de 28 actifs de 110 000 m², situés dans le QCA de Paris, par SWISS LIFE AM pour 1,8 milliard d'euros ;
- Le rachat de l'ensemble « Le Lumière », s’étalant sur 120 000 m², par PRIMONIAL et SAMSUNG SRA, auprès de TISHMAN SPEYER pour près de 1,2 milliard d'euros.
Toutefois, les transactions inférieures à 50 millions d’euros ne sont pas en reste. Il se trouve que des records y ont été aussi enregistrés à raison de 117 engagements signés pour une valeur dépassant les 2,3 milliards d’euros. Au dirigeant au sein du département Investissement de JLL, Stephan von Barczy, de souligner :
Ces deux transactions d'envergure marquent le retour des méga deals en Île-de-France après que l’année dernière a été marquée par l'absence de transaction supérieure à 900 millions d'euros.
Stephan von Barczy
En effet, d’après lui :
La dégradation du contexte économique n'a pas rogné l'attractivité du marché français de l'investissement, qui devrait rester extrêmement dynamique au second semestre. Au regard des deals en cours, nous anticipons un volume d'investissement en Île-de-France autour de 22 milliards d'euros.
Stephan von Barczy