À l’heure actuelle où l’épargne des ménages évolue dans un contexte de taux bas et que la hausse du coût de la vie demeure importante en dépit de son reflux depuis le début de l’année, une minutieuse évaluation de la rémunération réelle des placements disponibles sur le marché est de mise. À préciser que la fiscalité du produit doit être aussi prise en compte durant l’étude avant d’aboutir à une conclusion.
2018 a été marqué par la recrudescence de l’inflation. Celle-ci s’étant nettement assagie cette année, à en croire les données prévisionnelles de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Quoiqu’il faille admettre qu’elle impacte toujours sur le pouvoir d’achat des ménages alors que ces derniers sont en grande majorité pénalisés par le rendement effrité de leur épargne en raison de l’instauration de la politique des taux bas.
Certes, de nature précautionneuse, les épargnants français privilégient la sécurité de leurs fonds avant leur rentabilité. Toujours est-il que ces derniers temps, plutôt que de conserver de l’argent, bon nombre de supports à capital garanti, tant affectionnés, semblent leur en faire perdre. Revoir le choix de leur placement s’impose alors.
La performance d’un placement dépend de plusieurs paramètres
Plus fourmis que cigales, les Français économisent une part de leurs revenus pour se préserver essentiellement d’éventuels coups durs. Un récent sondage réalisé par Amphitéa et le Cercle de l’Épargne a d’ailleurs révélé que 31% des ménages mettent de l’argent de côté pour anticiper leur retraite tandis qu’ils sont à 40% à disposer d’un bas de laine par précaution.
Dans un cas comme dans l’autre, le capital investi devrait conserver son pouvoir d’achat. Or, cela dépend de plusieurs paramètres. D’abord, la hausse des prix à la consommation joue un rôle important dans la performance du placement, cette dernière devant se placer à un niveau supérieur pour générer un rendement annuel net positif.
Ce qui est moins évident compte tenu du contexte des taux bas, surtout qu’il faut encore considérer la fiscalité du produit dans le calcul. Si ne pas voir son capital s’éroder constitue déjà un bel exploit, le faire fructifier requiert une rémunération bien plus élevée que le taux d’inflation. À savoir, celui-ci (hors tabac) s’élèverait à 1,1% cette année, selon les prévisions de l’Insee.
Le LEP, certains PEL et contrats vie arrivent à couvrir l’inflation
Il faut savoir que la fiscalité est composée de l’impôt proprement dit et des contributions sociales. Depuis la réforme fiscale de janvier 2018, les revenus des contribuables physiques sont soumis à un Prélèvement forfaitaire unique (PFU), nommé également Flat tax, de 30% (12,8% d’IR et 17,2% de prélèvements sociaux).
Ainsi, pour les placements fiscalisés, le rendement brut doit dépasser les 1,57% pour couvrir l’inflation. Ce qui n’est pas le cas des :
- Livrets bancaires qui rapportent en moyenne 0,27% d’intérêt,
- Plans d’épargne logement (PEL) récemment ouverts, c’est-à-dire à compter de janvier 2018, qui génèrent 1% de profits bruts ;
- PEL âgés de plus de 12 ans.
Le livret d’épargne réglementé, quant à lui, détient un grand atout du fait de sa défiscalisation. Or, ce type de placement s’accompagne actuellement d’un faible rendement. Le livret A et le LDDS (Livret de développement durable et solidaire) en sont un parfait exemple. Avec un taux de 0,75% qui est de 0,35 point inférieur à l’inflation, ils risquent d’encore faire perdre de l’argent à leurs détenteurs cette année. À titre d’indication, leur rendement réel était négatif de 0,25% en 2017 et de 0,84% en 2018. Le LEP (Livret d’épargne populaire) qui est moins populaire que son nom l’insinue s’en sort mieux avec sa rémunération à 1,25%.
Les autres produits à rapporter davantage sont le PEL signé entre juillet 2007 et août 2016 (plan âgé de moins de 12 ans) qui servent entre 1,5% à 2,5% et qui sont soumis uniquement aux prélèvements sociaux. À savoir, la préservation du capital impose, dans ce cas, un rendement brut minimum de 1,32%. Pour la même condition, certains fonds en euros en assurance-vie, dont le rendement moyen 2019 est estimé entre 1,4% et 1,6%, accusent également de la performance.