5 000 milliards d’euros, c’est le seuil qu’a dépassé le patrimoine financier des Français en fin 2018, à en croire les données de la Banque de France. Si ce chiffre est en nette progression au cours des dix dernières années tout comme l’épargne de précaution, l’on peut tout de même constater que les supports bancaires sécurisés et rémunérés séduisent moins qu’avant.
Le climat d’incertitudes politiques ou socio-économiques pousse les ménages à mettre de côté davantage d’argent par précaution. C’est bien le cas des Français dernièrement qui, à la suite de la crise financière de 2008, ont vu leur patrimoine financier enfler à vue d’œil. L’écart est même chiffré à plus de 1 500 milliards d’euros entre 2010 et 2019
Durant ces périodes grises, l’épargne liquide est la plus plébiscitée, comme ce qui se passe en France, en observant l’engouement pour les comptes à vue, le livret A et le LDDS. Un choix qui est d’ailleurs motivé par l’aversion de la majorité de la population aux risques.
Sauf que cette aversion tend aujourd’hui à s’apaiser. De fait, 70% des avoirs représentent des placements à risques.
Les placements liquides battent les records
L’encours du livret A, du LDDS et des comptes courants a atteint des seuils historiquement élevés ces derniers temps. De fait, les dépôts à vue et les espèces dont les ménages français disposent s’élèvent à plus de 550 milliards d’euros tandis que ceux déposés sur les Livrets A et les Livrets de développement durable et solidaire ne sont pas moins de 400 milliards.
C’est la preuve que les épargnants affectionnent les produits liquides qui caractérisent l’épargne de précaution. Et cette dernière décennie a été le théâtre de la notable progression de ces placements sans risque, à raison de :
- Une croissance de 57% pour les deux livrets réglementés préférés des Français ;
- Une hausse de 62% pour le numéraire et les comptes à vue. Ce qui les ramène à un ratio de 10,8% par rapport à l’ensemble des placements financiers.
Ce dernier point est la preuve tangible de l’affection de la masse pour cette forme d’épargne en cas de conjoncture incertaine. Comme ce qui a été observé au lendemain de la crise des subprimes où l’encours des comptes bancaires et les espèces ont atteint 9,6% de la totalité du patrimoine financier du pays alors qu’ils ne représentaient que 8,8% en 2007. En regardant plus en arrière, l’année 1995 a également connu un pic de 12,4%.
Les épargnants prennent plus de risques qu’auparavant
Si les Français affectionnent toujours les placements sécurisés, l’époque où ils évitent à tout prix la prise de risque est maintenant révolue. En effet, si en considérant l’ensemble de leur patrimoine financier, l’on peut croire que l’épargne de précaution, incluant tout type de livret d’épargne (outre le livret A et le LDDS), perd quelque peu du terrain en faveur des produits plus risqués.
À savoir, elle représente un peu plus du quart (30%) des 5 120 milliards d’euros déposés au 31 décembre 2018. D’après la Banque de France, ces derniers s’élevaient à 3 540 milliards en début 2010 tandis que l’encours des supports sécurisés s’établissait à hauteur de 35% au milieu des années 2000, voire 42% en 1995. Le ratio des produits bancaires rémunérés, quant à eux, atteignait 20 à 29% auparavant s’il n’est plus qu’à 19% aujourd’hui.