Les livrets réglementés restent toujours dans la course malgré un rendement bas qui les affaiblit. Le livret A, entre autres a enregistré une belle performance en début d’année, comme à l’accoutumée à cette période alors que son taux d’intérêt fixé à un niveau plancher depuis plus de trois se trouve au-dessous de l’inflation. Le fait est que les Français voient en lui un abri financier en ces temps d’incertitudes socioéconomiques.
Avec ces milliards d’euros collectés en janvier seulement, le livret A réaffirme sa position sur le marché de l’épargne. Il se trouve, en effet, qu’il poursuit ses exploits de l’année dernière. Et ce en dépit des contraintes qu’il ait à affronter, notamment le gel de son taux jusqu’en 2020 qui l’a conduit à un rendement négatif à cause de la remontée des prix à la consommation.
Le succès de ce placement préféré des Français s’explique pourtant de plusieurs façons, si l’on ne cite que la conjoncture dans laquelle les épargnants évoluent actuellement : une hausse de revenus suite aux mesures prises par le gouvernement à la suite de l’événement « Gilets jaunes » et une disponibilité de fonds du fait du prélèvement à la source. Mais janvier est surtout le mois de l’épargne, traditionnellement parlant.
Tradition et conjoncture, de bonnes raisons pour booster son épargne
La conjoncture politique et socioéconomique joue un rôle important dans l’évolution de l’épargne. Le mouvement des gilets jaunes, par exemple, n’a pas eu que des conséquences désastreuses. D’une part, les divers barrages ont obligé les ménages d’ajourner les dépenses non indispensables. D’autre part, les mesures prises par l’État pour atténuer la crise ont quelque peu boosté les revenus de la population.
Les deux cas ont tous permis d’économiser davantage en début de l’année. Sans oublier les réactions des contribuables face à l’instauration de la retenue à la source pour l’impôt sur le revenu. Certes, les échos de cette réforme n’auraient pas dû se ressentir dans l’immédiat, mais apparemment si. La distribution des 60% des réductions fiscales au cours du mois de janvier a aussi contribué à cette explosion d’épargne.
Puis, il faut admettre que mettre plus d’argent de côté est devenu une tradition pour les Français, désireux d’alimenter leur livret avec leurs primes de fin d’année et leur 13ème mois. Certains d’entre eux ont aussi l’habitude d’attribuer quelques pécules à leurs progénitures à l’occasion des fêtes.
Des performances à la clé
Le niveau bas du taux du livret A fixé à 0,75% depuis août 2015 n’a pas eu raison de son attraction. Tout comme l’année dernière, 2019 s’annonce encore sous de meilleurs auspices. De fait, quatre milliards d’euros ont été collectés, rien qu’au mois de janvier. Un résultat à peu près similaire à celui de 2018, à la même période s’élevant à 3,58 milliards.
Quoi qu’il en soit, il faut admettre que ce chiffre n’a plus été franchi depuis six années consécutives alors qu’en janvier 2013, l’engouement a été suscité par l’extension du plafonnement des dépôts à 22 950 euros, s’il était à seulement 19 125 euros auparavant.
Toujours est-il qu’un nouveau record a été battu par ce placement en janvier, avec ses 287,8 milliards d’euros d’encours. Et les prochains continueront certainement sur cette lancée, si l’on s’attend à ce que les détenteurs des 410 milliards d’euros endormis dans leurs comptes courants en transfèrent vers leur livret d’épargne.