L'évolution de l'assurance-vie
Longtemps, la vocation de l'assurance-vie a été la transmission du patrimoine dans des conditions optimales. C'est aujourd'hui bien plus avec une assurance-vie qui se présente comme une enveloppe dans laquelle on choisit d'y placer des fonds plus ou moins risqués. Qu'il s'agisse de parts de SCPI ou d'OPCI, ces supports immobiliers sont l'occasion de booster la rentabilité de son contrat d'assurance-vie, ce surtout face à l'érosion constante des placements en fonds euros classiques.
2008 : la naissance des OPCI
Les premiers OPCI datent de 2008, suite à la crise des SCPI intervenue lors des années 90. L'objectif était alors de préserver une bonne partie de la sécurité offerte par un placement indirect en immobilier, tout en y greffant une part d'actifs financiers.
Un OPCI est donc composé d'une part d'immobilier comprise entre 60 et 90 %, ces seuils étant obligatoires, puisque fixés par l'AMF. La partie d'actifs financiers est composée d'au moins 5 % de liquidités (SICAV monétaire, dépôts à terme ou à vue). Cet objectif de seuils doit être réalisé dans les trois ans qui suivent la création de l'OPCI.
Comme pour une SCPI, la gestion est assurée par une société spécialisée. Dans un OPCI, cette société de gestion de portefeuille dispose de la liberté de modifier la composition initiale du fonds, mais toujours en respectant les seuils imposés.
Une association prometteuse
En associant ces deux outils que sont l'OPCI et l'assurance-vie, l'épargnant bénéficie ainsi des avantages de l'un et de l'autre.
Tous OPCI confondus, la moyenne de rendement s'établit à 3,80 % par an sur les cinq dernières années, soit des gains sensiblement supérieurs aux fonds en euros des contrats d'assurance-vie.
L'aspect rendement n'est pas le seul qui doit être pris en compte dans cette association " assurance-vie avec OPCI ".
L'assurance-vie représente en effet un outil puissant en ce qui concerne la protection de ses proches ainsi que dans l'optique de la succession.
Pour un contrat souscrit avant 70 ans, les bénéficiaires profitent chacun d'un abattement égal à 152 500 €. Pour une souscription réalisée après 70 ans, l'abattement est alors de 30 500 € à répartir sur l'ensemble des bénéficiaires.
Pour un couple marié avec 2 enfants, il est dès lors possible de sortir de la succession un total de : 152 500 x 2 x 2 = 610 000 €.
Cet avantage est d'autant plus intéressant lorsque les bénéficiaires de l'assurance-vie ne sont pas en ligne directe (neveux ou nièces, frères et sœurs) avec l'assuré.
L'imposition de l'assurance-vie en présence de parts d'OPCI
Dans le cas d'un retrait total ou partiel sur son contrat d'assurance-vie avant 8 ans, la fiscalité applicable et celle du prélèvement forfaitaire unique (PFU) d'un taux de 30 % (12,8 % d'impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux).
Après huit ans, cette même opération est taxée à hauteur de 7,5 % en matière d'impôt sur le revenu dans la limite de 150 000 € et un taux de 12,8 % pour les montants supérieurs. S'ajoutent évidemment les 17,2 % de prélèvements sociaux.
À cette taxation avantageuse de l'assurance-vie, s'ajoute un abattement de 4600 € par an pour une personne et de 9200 € pour un couple marié ou pacsé.
Dans le cas d'une souscription en direct d'un OPCI, le souscripteur ne bénéficie pas de cet abattement et c'est le seul prélèvement forfaitaire unique qui s'applique.
Les limites de l'assurance-vie avec OPCI
Comme pour tout placement, il existe des limites dans l'association assurance-vie avec OPCI.
La première limite est que tous les contrats d'assurance-vie ne proposent pas un placement en OPCI. Le choix est donc nettement plus réduit que pour un investissement direct en OPCI. La raison de cette offre limitée tient au fait que les assureurs sont tenus à des règles de gestion particulièrement rigoureuse par conséquent n'acceptent pas de référencer tous les fonds disponibles.
Un deuxième aspect à connaître absolument est que contrairement au capital investi sur les fonds euros, l'OPCI n'apporte aucune garantie sur le capital investi. On notera cependant que l'OPCI investit majoritairement dans l'immobilier, secteur où les risques sont généralement très limités.
Et toujours une performance sur le long terme
Il est toujours utile de rappeler que l'assurance-vie se veut un placement d'épargne sur le long terme. Le fait d'intégrer des parts d'OPCI ne change rien à cette constante.
Le choix de l'assureur joue un rôle primordial puisque c'est lui qui choisit les OPCI accessibles dans son contrat. Il est donc recommandé de consulter les statistiques de rendement de l'OPCI envisagé, ainsi que maximum d'informations sur son fonctionnement (capitalisation, âge, rendement sur plusieurs années, etc.). Il est également essentiel de prendre connaissance des frais de souscription qui sont appliqués, ceux-ci étant généralement plus élevés que pour une assurance-vie classique reposant sur des fonds euros.
Passées ces précautions, souscrire un contrat d'assurance-vie qui réintègre un ou plusieurs OPCI présente d'indéniables atouts. Le coût de la souscription des parts est par exemple sensiblement inférieur à ce que demande la majorité des SCPI.
De ce fait, souscrire un contrat d'assurance-vie comprenant une partie d'OPCI se révèle dans certains cas moins coûteux et plus rentable que l'équivalent intégrant des parts de SCPI, ce toutefois en échange d'un risque potentiellement plus élevé.