Depuis le mois de janvier 2017, les épargnants ont négligé l’assurance vie et les supports d’épargne à moyen et long terme au profit des livrets qui offrent plus de disponibilité sur les liquidités. Si l’attitude des Français vis-à-vis de l’épargne a changé à ce point, c’est suite à leurs inquiétudes face à l’élection présidentielle et la fiscalité de l’épargne qui pourrait en résulter.
Au cours du premier trimestre, le livret A et le LDD ont enregistré une collecte totale de 6,9 milliards d’euros, et les livrets bancaires ordinaires, 5 milliards d’euros sur les seuls mois de janvier et février. Par contre, la collecte nette de l’assurance vie est modeste depuis le mois de janvier, ne s’élevant qu’à 1 milliard d’euros.
Si les épargnants semblent avoir délaissés l’assurance vie au profit du livret d’épargne au cours du premier trimestre, cela traduit leur attentisme avant l’élection présidentielle et leur préférence pour des liquidités disponibles.
Avec certains candidats qui projettent d’alourdir la fiscalité de l’assurance vie ou encore de quitter l’euro, les Français s’inquiètent pour leur épargne.
Un désintérêt pour l’assurance vie
Depuis le moins de janvier, les épargnants semblent délaisser leur placement préféré, l’assurance vie, qui n’a cotisé qu’une collecte nette de 1 milliard d’euros au cours du trimestre.
Ce désintérêt, les épargnants semblent l’éprouver également pour le Plan épargne Logement (PEL), alors que ce support d’épargne avait plutôt connu un succès durant les années précédentes.
Le PEL n’a enregistré qu’une collecte nette de 2 milliards d’euros sur les mois de janvier et février.Si les épargnants ont à ce point négligé le Plan épargne logement, c’est sûrement suite au taux des nouveaux PEL qui ont fléchi à 1% depuis l’année dernière.
Mais d’autres raisons ont désincité les épargnants à placer sur l’assurance vie au cours du premier trimestre.
La crainte face à l’élection présidentielle
Si les Français ont délaissé à ce point l’assurance vie, cela traduit leur attentisme à l’approche de l’élection présidentielle.
En effet, avec Marine Le Pen qui prévoit de sortir de l’euro ou encore le prélèvement forfaitaire unique que des candidats comme Emmanuel Macron et François Fillon ont projeté d’appliquer sur tous les revenus du capital (y compris l’assurance vie), les Français ont commencé à s’inquiéter sur leur épargne.
Depuis la victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle française le 7 mai dernier, les épargnants n’attendent donc plus que des précisions venant de sa part sur ses réelles intentions au sujet de l’épargne et son cadre fiscal.
Un intérêt pour les livrets qui renaît
Face à leurs craintes sur le devenir de l’assurance vie, les épargnants se sont tournés vers les livrets. Alors qu’ils ont eu tendance à délaisser ces livrets bancaires l’année dernière, les Français ont reconsidéré les intérêts de ces supports depuis le début de l’année, et en particulier ceux du livret A et du LDD.
En effet, le livret A et le LDD ont collecté au total 6,9 milliards d’euros au cours du premier trimestre. Cette situation traduit la volonté des épargnants à garder la main sur leurs liquidités même s’ils doivent renoncer au rendement. Et cette revalorisation a également touché les livrets bancaires ordinaires.
De janvier à février, les épargnants ont déjà cotisé un total de 5 milliards d’euros sur ces derniers, et ce, malgré leurs taux qui sont le plus souvent inférieurs à celui du livret A. À savoir que la Banque de France n’a pas encore communiqué les données sur le mois de mars.