Depuis le début de l’année, suite à une nette amélioration de la croissance, l’inflation commence progressivement à prendre de l’ampleur. Cette hausse généralisée des prix laisse présager un ajustement à la hausse de la rémunération des livrets d’épargne. En effet, pour stabiliser la valeur monétaire de l’épargne des ménages, le taux d’intérêt nominal est appelé à suivre l’évolution de l’inflation sur les six derniers mois.
Les détenteurs de livrets réglementés (Livret A, Livret de Développement Durable, Livret d’Épargne Populaire) seront ravis de cette indexation car cette catégorie de produit d’épargne compose la majorité des placements français.
Grâce à une nouvelle formule appliquée cet hiver, cet ajustement prendra la plus grande valeur entre les taux monétaires (valeur moyenne Eonia et Euribor en 3 mois) et le taux d’inflation moyen calculé pendant les six derniers mois et en glissement annuel.
Puisque les taux courts ont encore une valeur négative, le taux d’inflation demeure un critère pertinent pour indexer la rémunération du Livret A à l’évolution de l’économie réelle.
À cet effet, le taux moyen de rémunération du Livret A a une très forte chance de dépasser son niveau initial de 0.75%.
L’ampleur de la hausse
Selon le mode de calcul prévu par les dispositions légales, le taux applicable à partir du mois d’août sera calculé en tenant compte du taux d’inflation moyen obtenu pendant le premier semestre.
Mais au vu du niveau de la croissance des prix, surtout ces quatre premiers mois de l’année, la rémunération du Livret A pourrait suivre la même tendance.
En effet, depuis le mois de janvier, le taux moyen d’inflation hors tabac s’est établi à 1,2%.
À ce rythme, le taux du Livret A pourrait atteindre une valeur de 1,25% vers la fin du mois de mai ou au début du mois de juin.
Certes, il se pourrait que l’inflation ralentisse entre le mois de mai et le mois de juin, mais cette hausse du taux d’intérêt est plus que probable étant donné le nombre de détenteurs de ces livrets réglementés.
Théoriquement, l’effet prix est assez dominant en matière d’épargne. En d’autres mots, il suffit d’avoir une hausse de prix supplémentaire de 0,2% au début de cet été pour que le taux des livrets d’épargne atteigne 1%.
Le taux réel reste constant
La remontée du taux moyen de rémunération des livrets ne touchera que sa valeur nominale. À vrai dire, cette formule a pour but de stabiliser la valeur monétaire des épargnes en neutralisant l’effet de l’inflation. Ainsi, le taux réel du livret restera constant pendant la période de hausse des prix.
Un des plus grands avantages des livrets est donc d’éviter une éventuelle perte de valeur du capital même si le rendement des placements sans risque est assez faible.
Pour inciter les épargnants à faire plus de dépôts dans le Livret A, il fut un temps où le gouvernement ajoutait 0,25 point supplémentaire à l’inflation pour calculer le taux de cette catégorie de livret.
Mais dans le cas actuel, cette mesure n’est plus automatique et elle n’est appliquée que si la différence entre les taux monétaires et l’inflation est inférieure à 0,25 point.