vendredi03mars
Ensemble de pièces euros avec le drapeau belge

Selon les études, l’épargnant belge serait responsable de la faiblesse des taux d’intérêt de l’épargne. Il s’avère que plus un Belge épargne, moins les taux augmenteront et plus il perd de pouvoir d’achat. Or, les dépôts d’épargne affluent en Belgique. Cette situation inquiète les professionnels du secteur.

Le Belge est un grand épargnant. En effet, l’épargne des ménages belges représentait 12% de leur revenu disponible brut en 2015, ce qui équivaut à 2 points de pourcentage de plus par rapport à la moyenne européenne.

D’ailleurs, un Belge sur quatre déclare avoir un montant épargné supérieur à son salaire net annuel contre un sur cinq en moyenne dans les autres pays de l’Europe, et moins d’un Belge sur quatre déclare ne pas avoir d’épargne.

Selon une étude menée par Eric Dor, le directeur des études économiques de l’école de commerce IESEG à Lille, la politique de la Banque Centrale Européenne ne serait pas l’unique cause de la faiblesse des taux d’intérêt d’épargne en Belgique. D’après lui, l’augmentation des dépôts d’épargne permettra de moins en moins l’augmentation des taux. Alors que, malgré les faibles taux d’intérêt, les Belges continuent d’épargner.

Les dépôts d’épargne affluent

Le montant d’épargne des belges est inquiétant, d’autant plus que ces derniers continuent à épargner malgré la faiblesse des taux.

D’après Eric Dor, "Précisément parce que le Belge continue à épargner, les taux belges sur l'épargne n'augmentent pas".

Il est à noter que les consommateurs qui effectuent un placement sur l’épargne traditionnelle devront se contenter du taux d’intérêt minimum de 0,11%, un taux plancher que seul une poignée de banques dépasse.

De plus, toutes les grandes banques, y compris Deutsche Bank ont récemment et de nouveau diminué les taux sur les épargnes automatiques à haut rendement. "Les banques ne doivent pas se battre pour attirer cet argent. Il rentre tout seul."déclare Dor.

En outre, les grandes banques ont remarqué que les épargnants ne recherchent pas d’autres alternatives à l’épargne. D’ailleurs en 2016, ING a attiré 1,5 millions de nouveaux clients, et prévoie d’augmenter légèrement les dépôts d’épargne pendant le premier semestre 2017.

Selon le porte-parole d’ING, Tiziana Rizzo, les versements d’épargne ne diminueront que si le chômage diminue et que la conjoncture s’améliore, mais cette diminution visée sera assez limitée. Elle affirme également que "si nous examinons les actifs à rendement fixe, il s'avère que les livrets d'épargne, malgré la faiblesse de leur taux d'intérêt, restent toujours l'instrument le plus rentable".

Les mêmes constatations sont également faites par d’autres banques. Selon Pomme Ulrike, porte-parole chez Belfius,

Si le taux d'intérêt reste faible, que la conjoncture continue à s'améliorer et que la confiance se renforce, la recherche d'investissements à plus haut rendement s'accentuera, l'appétit des clients pour le risque grandira et les versements sur les comptes d'épargne pourront diminuer.

Pomme Ulrike

Pas-à-pas vers une recherche d’alternative

Selon les observations de BNP Paribas Fortis, même si les versements en compte épargne augmentent, une partie des clients recherchent des alternatives dans le but d’augmenter le rendement.

Espérons que le nombre de Belges à la recherche d’alternative s’accroît, malgré le taux d’intérêt réel qui s’abaisse progressivement.

Notons que le mois dernier, l’inflation en Belgique a atteint 2,65%, se traduisant par un rendement réel de -2,54%, soit une diminution de 45 points de base, comparé au mois de décembre. Selon Eric Or, avec un taux d’intérêt réel négatif de 2,5%, les épargnants belges se verront perdre 6,5 milliards de pouvoir d’achat.

Aussi, les épargnants belges ne doivent pas s’attendre à de plus haut rendement, d’autant plus que, cette année, les banques n’augmenteront pas le taux d’intérêt sur l’épargne. Mario Draghi, le président de la Banque Central Européenne a d’ailleurs affirmé au Parlement Européen que sa politique ne sera pas modifiée.

Une situation inquiétante

Mis à part le taux sur les produits d’épargne, Eric Dor s’inquiète également sur le taux d’intérêt réel qui tient compte de l’inflation. Un taux réel qui n’est nulle part aussi faible qu’en Belgique.

Selon Eurostat, l’inflation belge était de 2,2% fin décembre, et seul l’Estonie devançait la Belgique avec 2,4%. Le taux n’a progressé que dans quatre pays, notamment la Slovaquie +0,15%, les Pays-Bas avec +0.6%, Chypre avec +0,7%, et l’Italie 1,07%. Le taux d’intérêt belge réel s’élevait à -2,09% fin décembre.

La situation est assez inquiétante alors que, pendant ce temps, le nombre de Belges qui placent sur les livrets d’épargne s’accroît de plus en plus.

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