Les produits de l’épargne subissent actuellement plusieurs modifications, dans le cadre de la réforme fiscale prévue par le Gouvernement. Les changements visent principalement à modifier le comportement d’épargne des Français, qui préfèrent les placements garantis. Malgré cela, ils n’en sont pas moins économes et leur aversion pour les supports à risque persiste toujours.
L’application d’une taxe forfaitaire, appelée également Flat tax, sur les revenus des capitaux immobiliers a pour objectif de promouvoir les financements de l’économie, par le biais des placements à risque.
Malgré toutes ces réformes et l’attentisme qui en découle, 60% des Français continuent néanmoins de mettre de côté leurs ressources. Étant de nature économe, ils épargnent de l’argent pour assurer un meilleur avenir.
Toujours est-il que l’alourdissement de la taxation de certains produits d’épargne va à l’encontre de la finalité prévue par l’État, sans parler de leur tâtonnement sur la fiscalité des PEA, des PEE et des Perco. Enfin, les économistes semblent avoir des idées divergentes en matière de responsabilisation des épargnants.
Le comportement d’épargne des Français est intact
Les Français économisent par prudence. En effet, ces épargnants veulent se préserver des éventuels problèmes financiers dus à un avenir incertain. Le sondage réalisé par Les Echos avec Odoxa et LinXea a montré que les Français réalisent des économies à hauteur de 14% sur leurs revenus mensuels. 25% d’entre eux parviennent à mettre régulièrement de côté 20% de leurs ressources.
Presque la moitié des personnes enquêtées (47%) économisent en vue de leur retraite, étant donné leur inquiétude pour l’instabilité économique du pays, dont 35% des épargnants le pressentent. En outre, 52% des sondés appréhendent également leur propre avenir financier.
Par ailleurs, l’aversion des Français pour les placements risqués est confirmée par cette étude. Le manque d’éducation financière en est principalement l’origine.
L’Insee a constaté une régression de l’épargne, car la consommation a été plus importante que la hausse des revenus. Cette tendance résulte de la réduction de 6,5% des gains provenant des contrats d’assurance-vie, entre 2015 et 2016.
En effet, malgré une collecte de 8 milliards d’euros réalisée sur l’assurance-vie en unités de compte, les Français préfèrent également placer leur argent dans les comptes courants et les livrets d’épargne, selon la Banque de France. Au 31 décembre 2016, les fonds des Français sont versés :
- Dans l’assurance-vie en euros (41%) ;
- 15% dans les livrets ;
- 12% dans les Plans Épargne Populaire (PEP), les Plans Épargne Logement (PEL) et les comptes à terme ;
- 8% dans l’assurance-vie en unités de compte ;
- 7% dans les Organismes de Placement Collectif ou OPC non monétaires ;
- 6% dans les actions cotées et 2% dans les obligations.
Des mesures entreprises pour financer l’économie française
Diverses mesures sont entreprises en vue de promouvoir le financement de l’économie quoique les avis semblent divergents. D’un côté, la députée de La République en marche (LREM), Amélie de Montchalin veut responsabiliser les organismes financiers, entre autres les établissements bancaires, les compagnies d’assurances, à proposer des produits dont les mesures fiscales visent à financer les PME.
D’un autre côté, le directeur de la recherche macroéconomique chez Allianz et Euler Hermes, Ludovic Subran, reste sceptique. Il se penche plutôt sur l’implication des ménages dans un emprunt, en vue du financement des projets écologiques ou infrastructurels, ainsi que de la transformation digitale.
Les épargnants français restent, toutefois dans l’attente, étant donné que le gouvernement semble tâtonner dans les mesures qu’il entreprend. En effet, il prévoit, par exemple, de supprimer le mécanisme des taux historiques pour le PEA et l’épargne salariale. Il s’agit pourtant d’un type livret d’épargne en actions. Cette décision aura certainement un effet inverse. Heureusement, l’État est revenu sur sa décision.