L’année 2016 a été marquée par la forte régression du nombre des titulaires du Livret A. Ce recul a été de 9,5% environ, selon le dernier rapport annuel de l’Observatoire de l’épargne réglementée (OER). Cette tendance fait suite à l’application de la loi Eckert, mais elle pourrait également provenir de la faible rémunération de cette épargne.
Le nombre d’épargnants ayant adopté le livret A, considéré comme étant l’épargne la plus appréciée des Français, a connu un recul important. L’année dernière, les détenteurs de ce livret étaient chiffrés à 55,8 millions alors qu’en 2015, leur nombre s’élevait à 61,1 millions, soit une baisse de 9,5%.
D’une part, l’application de la loi Eckert, permettant de clôturer automatiquement des comptes bancaires ou des livrets d’épargne dormants, en début du mois de janvier 2016 y a fortement contribué. D’autre part, la lutte contre la multidétention du livret A depuis 2013 pourrait toujours avoir des répercussions.
Quoi qu’il en soit, son faible rendement a certainement poussé les épargnants à se tourner vers d’autres placements plus rémunérés.
Un recul qui s’explique en grande partie par l’application de la loi Eckert
Lancée par l’ancien secrétaire d’État chargé du Budget, Christian Eckert, la loi visant à clôturer les comptes bancaires en déshérence et les livrets d’épargne dormants a été mise en vigueur depuis le 1er janvier 2016. Sont qualifiés de dormants, les livrets dont les titulaires n’ont plus émis aucun contact avec sa banque durant dix ans.
À la fermeture de ces comptes, les sommes qui y ont été déposées sont versées à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), en attendant d’être réclamées par leur bénéficiaire.
D’après l’Observatoire de l’épargne réglementée (OER), la loi Eckert serait la principale cause (90%) de la régression du nombre des épargnants en Livret A. En effet, la Banque de France a communiqué une baisse de 9,5%, d’après les chiffres rapportés par l’OER.
Les 10% sont les impacts du dispositif, luttant contre la multidétention de ce type de livret, mis en place en début 2013. En effet, une personne n’est autorisée qu’à souscrire un seul Livret A.
Les Français risquent-ils de moins apprécier le Livret A ?
Cette baisse du nombre de Livret A pourrait également être un signe désintérêt des épargnants français vis-à-vis de celui-ci. Malgré la préférence de ces derniers pour les placements sûrs, certains épargnants s’attendent quand même à ce que ses économies fructifient. Or, le taux du Livret A est resté à 0,75%, un taux historiquement bas, depuis 2015. En tenant compte de l’inflation actuelle, son rendement est quasi nul.
L’état de sa rémunération ne s’évoluera pas d’ici deux ans étant donné les annonces du premier ministre, Édouard Philippe, le 13 septembre dernier, sur le gel du taux du Livret A à 0,75% pendant cette période. Cette situation sera certainement une autre raison pour laquelle bon nombre d’épargnants fermeront leur compte, pour souscrire d’autres livrets épargne qui leur seront plus bénéfiques.