Les Français sont reconnus par leur capacité à épargner. Même les ménages à revenus modestes économisent une partie de leurs ressources, principalement à titre de précaution. Plutôt que de percevoir un rendement important, ils préfèrent déposer leur argent sur un placement moins risqué. Le montant des fonds contenus dans les dépôts à vue, les comptes courants et les livrets le confirme.
Malgré leur faible rentabilité, les Français continuent de déposer leur argent sur des comptes courants. À la fin du mois de mars 2017, ces derniers disposent d’une somme de 429 milliards d’euros. Par ailleurs, les livrets d’épargne réglementés sont en train de remonter la pente depuis le début de cette année.
Leurs flux augmentent de 1,3 milliard d’euros d’avril à juin par rapport au premier trimestre. Bien que la régression de l’assurance-vie et du Plan Épargne Logement (PEL) a contribué à l’expansion du livret A et du Livret de Développement Durable (LDD), la tendance actuelle démontre l’attirance des épargnants français pour la liquidité.
Des milliards d’euros restent immobilisés sur les comptes courants
Dernièrement, la Banque de France a affiché un chiffre de 5,9 milliards d’euros sur les flux vers les dépôts à vue d’avril à juin 2017. À noter qu’ils étaient évalués à 19,1 milliards d’euros lors des trois premiers mois de l’année. Bien que les dépôts sur les comptes courants ne soient pas rémunérés, la motivation des titulaires de compte à y laisser leurs économies n’en est pas altérée. Si les flux ont légèrement ralenti, Cyril Blesson, des Cahiers de l'Epargne-PAIR Conseil semble plus optimiste. Selon lui :
Il ne faut pas surinterpréter le reflux du deuxième trimestre. L'utilisation d'un compte courant peut en effet beaucoup fluctuer, ce qui rend cette statistique très volatile. C'est pourquoi il vaut mieux regarder le cumul, qui est très impressionnant, à 25 milliards d'euros sur le premier semestre.
Cyril Blesson.
D’après les dernières statistiques communiquées par la Banque de France, à la fin du mois de mars 2017, une somme de 429 milliards d’euros reste actuellement inactive sur les comptes courants des Français.
Le directeur du Cercle de l’Épargne, Philippe Crevel estime que ce chiffre surpasse de 100 milliards d’euros les dépôts d’avant la crise économique de 2008. Sur l’année 2015 seulement, la valeur des fonds déposés sur ces comptes était de 35,5 milliards d’euros. Elle s’élevait à 33 milliards d’euros en 2016. L’économiste Cyril Blesson justifie cette situation par une préférence pour la liquidité :
Vu la faiblesse générale des taux de rendement des placements financiers, les ménages n'arbitrent même plus pour optimiser leur épargne et restent donc sur les comptes courants.
Cyril Blesson.
La recrudescence des livrets réglementés
Depuis le début de l’année 2017, les livrets d’épargne réglementés renforcent davantage leur titre de produits préférés des Français. Leurs flux s’établissent à 6,9 milliards d’euros au second trimestre. Ils ont de ce fait augmenté de 1,3 milliard d’euros par rapport aux mois de janvier à mars qui étaient chiffrés à 5,6 milliards d’euros. Le Livret A et le LDD sont les plus optés par les épargnants du fait de leur liquidité et de la non-imposition de leurs produits. Leur rendement est toutefois moindre. Cyril Blesson déclare que :
Les Français ont mis du temps à se rendre compte qu'un Livret A à 0,75 % net d'impôts et de prélèvements sociaux, ce n'est finalement pas si mal.
Cyril Blesson.
Parallèlement, Philippe Crevel affirme que :
C'est tout le paradoxe, le Livret A attire, alors que son taux n'a jamais été si bas et qu'il est même négatif si l'on prend en compte l'inflation.
Philippe Crevel.
Cette affluence est due au recul de l’assurance-vie pour les fonds en euros, depuis le mois de janvier dernier, dont les flux ont diminué de 1,2 milliard d’euros au premier trimestre. En outre, la réduction du taux du PEL à 1% depuis août 2016 a conduit les épargnants à se tourner vers les autres livrets. Une tendance qui relève d’un effet psychologique étant donné que les taux d’intérêt du Livret A et du LDD sont tout aussi moindres.