En ce début d'année, bon nombre d'épargnants s’interrogent sur la nécessité ou pas de réviserleur choix de placement à la suite de la réforme fiscale. En effet, plusieurs espèrent un rebond des taux d’intérêt pour 2018. Ainsi, comment s'y repérer ? Voici quelques directives qui vont probablement permettre aux concernés de prendre les bonnes décisions.
La Flat tax est désormais effective depuis le 1er janvier dernier pour tous les placements financiers. Toutefois, on note l’existence de supports entièrement et partiellement défiscalisés, comme l’assurance-vie.
Rappelons que cette réforme fiscale est divisée en deux : l’impôt sur le revenu à 12,8% et les cotisations sociales à hauteur de 17,2%.
La fiscalité joue un rôle important dans le choix de placement. Sur ce point, Hervé Goulletquer, stratégiste à La Banque Postale Asset Management (LBPAM) affirme que :
Pour certains, la fiscalité pouvait paraître lourde et complexe. La flat tax répond à ces deux obstacles : une réduction fiscale non négligeable, et une plus grande simplicité. De façon rationnelle, cela devrait inciter les Français à revenir vers les produits d’épargne, et éventuellement les actifs risqués.
Hervé Goulletquer.
Qu’en est-il du rendement selon le type de placement ?
Les contrats d’assurance-vie sont réputés pour leur fiscalité avantageuse, par rapport aux autres instruments d’épargne. Toutefois, la mise en place du PFU soulève des questions, notamment sur la performance de ce placement.
Certains assureurs avancent que la Flat tax serait défavorable pour les épargnants.. De son côté, Eric Le Baron, directeur général de SwissLife assurance et patrimoine affirme le contraire en déclarant que :
L’assurance-vie a parfois été présentée comme un produit tunnel, sur 8 ans. Cet argument tombe avec la flat tax ! L’épargnant aura plus de facilité à passer d’une compagnie à une autre, sans véritable pénalité fiscale, ce qui est un avantage pour l’épargnant, mais pas forcément pour les assureurs.
Eric Le Baron.
En outre, concernant le fonds en euros qui fait de l’assurance-vie un placement financier sans risque, ce dirigeant de SwissLife rajoute:
Je ne vois pas le rendement des fonds en euros remonter à moyen terme, sauf en cas de choc brutal, ce qui me paraît très improbable. À terme, les rendements des fonds en euros vont se stabiliser 0,30% à 0,50% au-dessus du Livret A.
Eric Le Baron.
En outre, rappelons que le livret A est régi par un taux bloqué à 0,75% jusqu’en 2020. Il n’y aura donc pas de probable progression de son taux d’intérêt.
Quant aux livrets dits « classiques », ils peuvent bénéficier de la révision de la politique monétaire grâce aux établissements bancaires.
Politique monétaire désormais favorable aux épargnants
Auparavant, l’impact de l’inflation, des taux des emprunts d’État ou des taux directeurs appliqués par les banques centrales et par la BCE étaient à peine ressenti par les particuliers. Mais actuellement, ce n’est plus le cas avec le maintien des taux bas. C’est la raison pour laquelle, Hervé Goulletquer avance que :
La politique monétaire a longtemps donné sa préférence aux emprunteurs plutôt qu’aux épargnants. Là, nous sommes proches d’un début de normalisation. Donc d’une politique, sans doute très progressivement, plus en faveur des épargnants quel que soit le type livret d’épargne.
Hervé Goulletquer.
Un autre stratégiste à LBPAM, nommé Stéphane Déo ajoute également que :
La remontée des taux n’aura pas lieu avant ! En revanche, le scénario d’un arrêt du QE en septembre, avec une hausse des taux quelque temps après, fin 2018 ou plus probablement début 2019, n’est plus inenvisageable.
Stéphane Déo.