Le gouvernement français voit vraisemblablement en l’épargne une solution pour booster la reprise de l’économie. Il invite ainsi les principaux acteurs du secteur à proposer des produits plus calibrés sur cet objectif. Les épargnants se trouvent aussi en première loge, en étant exhortés à changer d’état d’esprit pour mieux servir les PME.
La série de mesures prises par le gouvernement en faveur des PME se poursuit. Les principaux acteurs de l’épargne ont récemment été conviés à un évènement organisé dans ce cadre. Ils sont entre autres appelés à faire preuve d’innovation dans la création et la commercialisation de produits d’épargne, orientés vers le financement des PME.
De leur côté, les épargnants sont également encouragés à apporter leur contribution. On leur demande surtout un changement de comportement et d’état d’esprit, d’autant qu’il s’agit de financer des petites entreprises qui sont plus exposées aux risques. Les épargnants devront aussi se faire à l’idée que les fonds seront donc moins disponibles.
Une nouvelle politique au service des PME
Le gouvernement français souhaite que l’épargne soit injectéedans l’économie réelle. L’idée est surtout de financer les PME. Les compagnies d’assurances, les banquiers, ainsi que les gestionnaires de patrimoine sont invités à y mettre du leur. Environ 400 représentants ont d’ailleurs été invitésà l’Assembléepour le « Grand rendez-vous de l'investissement productif ».
Édouard Philippe et Bruno Le Maire, animateurs de l’événement, les ont encouragésà proposerdavantage de produits d’épargne orientés vers les entreprises. Parallèlement, les financiers feront plus d’une centaine de suggestions allant dans ce sens. Celles-ci ont été élaborées au terme d’une consultation menéequelques mois auparavant.
Enfin, les participants à cet évènement ont été unanimes quant à la modernisationdes produits d’épargne. Une idée qui se matérialise, par exemple, par l’assouplissement des conditions de commercialisation du PEA (Plan d'épargne en actions), du compte titres pour particuliers, ou encore du PEA-PME, une variante conçue spécialement pourles petites entreprises.
Changement de mentalité
Dans sa stratégie, l’exécutif se fixe l’objectif de financer les PME à hauteur de 10 milliards d'euros d'épargne, sur cinq ans. Un chiffre qui représente 0,5 % de l’épargne totale et le double du montant actuel.
Tous les épargnants sont conviés à participer, ce qui implique forcément un changement de comportement et d’état d’esprit, quitte à accepter une révision à la baisse des taux de livrets d’épargne. De plus, les PME qu’on leur demande de financer présentent plus de risque que les grandes sociétés.
Il va sans dire qu’investir dans les entreprises revient également à concéder une moindre disponibilité des fonds, en comparaison avec le Livret A. Or, pour le moment, les Français aspirent plutôt à des placements sans risques et rentables. En effet, la somme totale des placements en assurance-vie s’élèverait aujourd’hui à plus de 1 900 milliards d’euros.