Les produits d’épargne sont plébiscités par les Français. Dans un contexte où l’économie ne laisse place à aucune certitude, la tendance est davantage à l’épargne qu’à la consommation. Cependant, l’inflation pèse fortement sur les rendements nets de ces produits d’épargne, qui sont encore négatifs pour l’heure. Quel est donc l’avenir de l’épargne en France ?
L’incertitude quant à la conjoncture économique nationale pousse les Français à épargner, plutôt qu’à consommer. Et pourtant, les conditions ne sont pas idéales pour les épargnants. Si les taux bruts semblent intéressants à première vue, il n’en est rien lorsque les prélèvements sociaux en sont amputés et que le taux d’inflation entre dans le calcul.
D’après les estimations de la Banque de France, cette inflation devrait légèrement fléchir dans les années à venir. Cependant, l’évolution des prix dépendra essentiellement de ceux de l’énergie ainsi que des taxes sur les carburants. Alors qu’en est-il du marché des produits d’épargne en France aujourd’hui ?
L’inflation neutralise les solutions d’épargne en France
La situation de l’épargne était défavorable pour les épargnants français au cours des récentes années. Les rendements de leurs placements frôlent les plus bas niveaux. Cependant, l’inflation était aussi au plus bas, ce qui a limité les répercussions négatives.
Et si en 2016 certains produits d’épargne ont pu rester positifs grâce à la faiblesse du niveau de l’inflation, il n’est pas dit que cette tendance se poursuivra. La Banque de France a dévoilé ses prévisions, qui tablent sur une inflation à 2%. En effet, le niveau des taxes sur les carburants ainsi que les prix haussiers de l’énergie sont les principales causes de cette inflation.
On peut donc s’attendre à des rendements nets moins convaincants. Par conséquent, ce rendement en berne se traduira par une baisse du pouvoir d’achat du capital versé.
Des rendements réels négatifs
Dans l’ensemble, les observateurs anticipent des rendements réels dans le rouge pour les années à venir, même si chaque livret épargne dispose de ses propres indicateurs.
Concernant les contrats d’assurance-vie en euros, leurs rendements devraient se situer entre 1,4% et 1,8% d’après les estimations de Good Value for Money. Déjà, ces chiffres sont en deçà du niveau de l’inflation, alors qu’il s’agit encore de rendements bruts. Après amputation des prélèvements sociaux, leurs rendements réels baisseront entre 1,16% et 1,49%. Les rendements réels de ces contrats d’assurance-vie seront alors de -0,51% à -0,84%, une fois que l’inflation de 2% s’applique.
Le rendement du livret A sera quant à lui, maintenu à hauteur de 0,75% jusqu’en 2020, c’est donc celui qui s’applique en 2018. Une fois que l’inflation de 2% est prise en compte, le rendement réel de ce livret tombe à -1,25%.
Quelles perspectives pour les années à venir ?
Il est évident que l’inflation est l’élément-clé de cette équation sur les rendements des produits d’épargne. D’après la Banque de France, le niveau de cette inflation pourrait avoisiner les 1,5%, pouvant atteindre les 1,8% pour l’année prochaine ou en 2020. Les épargnants devraient alors bénéficier d’un rendement légèrement en hausse dans les années à venir mais tout dépend de l’évolution des prix.
D’autre part, ces mêmes épargnants semblent s’accommoder de ces taux négatifs, notamment pour les produits d’épargne fiables et liquides comme le livret A. En effet, malgré la régression des taux, ce livret continue à connaître un succès fou auprès des Français. Le gouvernement tente de relancer les fonds en euros mais l’aversion au risque reste plus présente que jamais.