Les chiffres sont formels : le patrimoine financier des Français a largement dépassé les 5 000 milliards d’euros, l’an dernier. On parle alors d’une progression d’un peu plus de 205 milliards d’euros. Cependant, ce sont là des chiffres qui ne reflètent pas nécessairement la conjoncture économique en France car des disparités importantes subsistent.
Le patrimoine financier des Français a atteint 5 014 milliards d’euros en 2017, ce qui constitue une première historique. En effet, les produits financiers ont atteint un chiffre record de 205,6 milliards d’euros. Entre autres, ce cap a été franchi grâce à la revalorisation du prix des actifs mais aussi avec la progression du volume des produits d’épargne.
À priori, c’est plutôt une bonne nouvelle, nous serions tentés d’en déduire une économie française en bonne santé. Et pourtant, force est de constater qu’il s’agit d’un chiffre global, ne tenant pas compte des disparités économiques en France.
Des épargnes et des dettes
L’euphorie est de mise lorsqu’on sait que les Français ont pu atteindre un patrimoine financier de 5 014 milliards d’euros en 2017. Rien que pour cette année-là, les produits financiers ont atteint les 205,6 milliards d’euros. Cependant, il ne faut pas oublier qu’il s’agit du patrimoine financier brut.
Pour obtenir le patrimoine financier net, il faudrait encore déduire de cette somme les passifs des Français. Si on additionne les passifs en tous genres avec les encours de prêts en 2017 (1 328 milliards d’euros), on obtient alors une enveloppe globale de 1 500 milliards d’euros. Concrètement, le patrimoine financier net des Français tourne autour de 3 500 milliards d’euros.
L’aversion au risque, un phénomène constant
La disponibilité et la sécurité étaient les maîtres mots des Français par rapport à ces placements financiers. Les chiffres en témoignent :
- 1 500 milliards d’euros en encours de numéraire et de dépôts ;
- 400 milliards d’euros dans les livrets A et les livrets de développement durable (LDD) ;
- 1 676 milliards d’euros en assurance-vie.
Mais même en termes de contrats d’assurance-vie, les fonds investis en unités de compte sont largement inférieurs aux fonds en euros (336 milliards d’euros contre 1 340 milliards d’euros). Cela confirme alors la tendance marquée des Français à privilégier les solutions peu risquées.
Une disparité inquiétante
Quand on sait que l’enveloppe globale du patrimoine financier est de 5 014 milliards d’euros, cela ramène le patrimoine financier brut de chaque ménage à 172 000 euros. Malheureusement, c’est encore loin d’être le cas.
Selon les études menées par l’Insee, 48% de ce patrimoine financier français appartiendrait à seulement 10% de la population. Inversement, les 10% les plus pauvres ne détiendraient que 0,05% de ce patrimoine financier.
Statistiquement, la disparité est énorme : les ménages les plus nantis auraient un patrimoine financier moyen d’environ 830 000 euros, tandis que les ménages les plus démunis n’auraient que 865 euros.