Les Français sont reconnus pour leur tendance accrue à mettre de l’argent de côté. Ils sont surtout motivés par la possibilité de disposer du fonds pour faire face aux coups durs. Une partie des épargnants aspirent aussi à une retraite confortable. En d’autres termes, cette population aspire plutôt à la sécurité et ne sont pas très regardants sur le rendement.
Les livrets bancaires viennent d’enregistrer un nouvel exploit. La Banque de France avance effectivement une collecte de 6,6 milliards d’euros fin mars, pour des encours bien au-delà des 197 milliards d’euros. Le record de l’été 2012 (environ 196 milliards d’euros) est donc bel et bien battu. Les analystes prévoient même l’atteinte de la barre des 200 milliards d’euros.
En tout cas, la bonne tenue de ces supports d’épargne donne bien des idées au gouvernement. Le ministre de l’Économie y voit surtout une manne à exploiter pour appuyer la reprise du secteur, mais ce sera sans compter sur l’attachement des épargnants français à la sécurité.
Quelques explications sur les flux record
Les flux record vers les livrets classiques interviennent surtout à l’heure où les taux sont à un niveau très bas. Un paradoxe que l’on peut expliquer par le statut de solution de repli à court terme de ces produits. Cette option est surtout à privilégier pour les quelque 2,2 millions d’épargnants, dont le LDDS et le Livret A ont déjà atteint leur plafond respectif.
L’engouement accru pour les livrets ordinaires est aussi à mettre sur le compte du déclin du PEL. En effet, les derniers mois ont enregistré une collecte pour le moins symbolique.
Une situation qui s’est affirmée après que le taux du PEL a été abaissé, et que de nouveaux plans de fiscalité ont été appliqués. De plus, ces solutions d’épargne proposées par les banques s’avèrent beaucoup moins contraignantes que le PEL.
Une solution pertinente
Les livrets ordinaires révèlent toute leur utilité pour ceux disposant d’une somme conséquente qu’ils prévoient de réaffecter. Dans ce cas précis, ils sont surtout à préférer d’un compte courant non rémunéré.
Une étude récente a d’ailleurs permis d’établir qu’en termes de rendement, ce type de livrets d’épargne offre une moyenne de 0,37% brut, soit 0,26% après les prélèvements fiscaux (dont le PFU).
Toujours est-il que le Livret A ou le LDDS sont plus intéressants que ces supports même s’ils affichent des taux promotionnels. Au mieux, ces derniers offrent 1% brut de rendement.
Placement de sécurité
Les livrets bancaires sont aussi à la hauteur des attentes de la grande majorité des épargnants français. Ils leur offrent effectivement la sécurité, avec à la clé la possibilité de disposer à tout moment de leur liquidité. Appréhendant les risques, ils sont même prêts à renoncer au rendement, pour peu qu’un support d’épargne leur accorde ces deux critères.
De ce fait, Bruno Le Maire aura fort à faire, lors de la promulgation du projet de loi Pacte. Cette opération va effectivement l’amener à convaincre les épargnants de l’utilité des placements plus risqués, destinés au financement des entreprises.