Il n’y a plus à redire que plus de rendement implique plus de prise de risque, en matière d’épargne. Les partisans des placements sécurisés n’auront, de ce fait, droit qu’à de minces rémunérations. D’autant que ces dernières peuvent même devenir négatives, si l’on tient compte de l’inflation si bien qu’un tri des supports existants est de mise pour espérer s’en sortir gagnant.
La hausse des prix à la consommation connait un tel rebondissement cette année pour augmenter de 2,3%, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). De quoi donner du fil à retordre aux épargnants français qui voient leur profit s’éroder sur place.
Les placements à moindre risque, tels que le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), sont les plus concernés étant donné qu’ils sont moins performants. Ce qui fait que leur rendement se retrouve au final au-dessous de zéro.
Mais alors que bon nombre de supports d’épargne sont devenus moins bénéfiques, le Plan d’épargne logement (PEL) peut toujours être intéressant, mais à certaines conditions.
Quelques supports ayant perdu leur charme
Le Livret A, tout comme le LDDS, est certes un produit défiscalisé, mais il ne rapporte guère que 0,75% par an. Et sa performance ne sera pas près de changer suite à la décision gouvernementale de maintenir cette rémunération pendant encore deux ans. Or, il faut savoir que l’inflation, elle, a haussé de 2,3% depuis août dernier. Au directeur du Cercle de l’épargne, Philippe Crevel, de réagir :
« Le gouvernement a gelé son rendement à 0,75 % jusqu’en février 2020. Ils feraient mieux de le bouder ! »
Philippe Crevel
Notre comparateur, Maxime Chipoy, est également de cet avis. D’après lui :
« Mieux vaut donc ne laisser sur ce placement plafonné à 22 950 euros que la trésorerie nécessaire pour faire face aux coups durs ».
Maxime Chipoy
Les livrets bancaires, quant à eux, ne brillent pas mieux à cause de leur rémunération de base de 0,26% seulement en moyenne. À savoir que les profits générés sont encore soumis à l’impôt. Les CAT ou comptes à termes qui rapportent 1,5% d’intérêt sont également assujettis, mais en plus ils font l’objet de plusieurs contraintes réduisant fortement leur taux d’attraction, comme l’absence de liquidité par exemple. En effet, les fonds peuvent être bloqués jusqu’à cinq ans et tout retrait anticipé occasionne d’importants frais.
Par ailleurs, si le Livret d’épargne populaire (LEP) arrive à se démarquer du lot avec son taux de rentabilité de 1,25% par an, son accessibilité est limitée. Il s’agit en effet d’une solution réservée aux familles modestes, disposant d’un revenu fiscal plafonné (de 19 468 euros tout au plus pour une personne seule).
Ce qui justifie les propos de Philippe Crevel, qui a affirmé que :
« Le rendement des placements garantis est le plus faible de tous ».
Philippe Crevel
Des paramètres sont à tenir compte pour profiter de certains placements
Pour ceux qui veulent se tourner vers le PEL (Plan d’épargne logement) pour combler le faible rendement de leur livret d’épargne, il faut savoir qu’en ouvrir cette année est tout aussi peu avantageux. Le fait est que la réforme fiscale récemment mise en vigueur a fortement impacté sur la rentabilité de ce placement, son taux d’intérêt de 1% brut mis à part.
Quoi qu’il en soit, il faut croire que les plans existant avant 2016 ne manquent pas d’intérêts. Leurs détenteurs gagnent, en effet, pas moins de 2,5% (jusqu’à 3,27% pour les vieux plans de 2000 à 2003), à en croire les estimations de la Banque de France. Sans parler de la possibilité de les conserver définitivement si la souscription a été faite avant mars 2011.
Et l’application de la Flat tax de 30%, à partir de la douzième année de détention, ne change en rien à sa performance étant donné que le plan rapportera encore 1,75% net d’impôt.