Alors que les produits d’épargne courants tels que le livret A, l’assurance-vie et les livrets bancaires affichent des chiffres à la hausse au dernier trimestre de 2018, le PERP (Plan d’épargne retraite populaire) semble être pénalisé par le prélèvement à la source, et ce durant même tout le second semestre de l’année.
La nature prudente des Français les pousse à mettre de côté davantage d’argent par précaution. Cette affluence étant influée par les tensions sociopolitiques découlant du mouvement des Gilets jaunes qui ont également conduit à une décélération de la consommation à cause des nombreux blocages. Le taux d’épargne a ainsi enregistré une nette remontée, notamment vers la fin de l’année dernière.
Toujours est-il que l’essor n’est pas unanime pour tous les produits existant sur le marché. À l’inverse de l’assurance-vie et des livrets d’épargne, les chiffres du Plan d’épargne retraite populaire (PERP) sont quelque peu en berne tant au niveau du nombre de souscriptions qu’au niveau de la collecte.
Et il faut dire que l’année blanche n’est pas étrangère à cette baisse tendancielle. Une tendance qui n’est encore pas près de s’inverser en 2019.
Une progression au profit de certains produits
Même si les Français sont de fervents épargnants, ils ont épargné plus d’argent en 2018. Pour preuve, le taux d’épargne était passé de 14,2% à 14,4%. L’explication se trouve dans la décélération de la consommation, dont l’évolution est estimée à +0,8% seulement sur un an alors que le pouvoir d’achat a progressé de 1% du revenu disponible brut.
En analysant les tendances enregistrées tout au long de l’année, ce sont les réalisations du dernier trimestre qui a boosté ce taux. Il s’avère en effet que le dynamisme affiché durant cette dernière ligne droite a largement couvert l’attentisme du début de l’année. À savoir, cela se reflétait par :
- Un taux d’épargne s’élevant à 15,2% contre 0,9 point de moins (14,3%) sur la période juillet-septembre 2018 ;
- Une différence de 1,7 point entre le ratio du premier et celui du quatrième trimestre, passant de 3,4 à 5,1%.
Cette progression semble profiter plus particulièrement à certains produits d’épargne, entre autres l’assurance-vie, les comptes sur livret, le livret A et le PERCO (plan d'épargne pour la retraite collectif).
Ce dernier ayant réussi à collecter quelque 1,7 milliard d’euros amenant son encours à 16,6 milliards au 31 décembre 2018, selon les données de l’AFG. Et ce, grâce à une clientèle en hausse représentée par des entreprises qui, en comptant 217 000, ont augmenté de 2% ainsi que des adhérents particuliers dont le nombre s’élevait à 2,6 millions (+9%).
Le PERP file du mauvais coton
Si plusieurs supports, tels que le livret d’épargne, semblent tirer profit de l’augmentation de la capacité d’économie des Français, le dynamisme n’est pas au rendez-vous pour le Plan d’épargne retraite populaire. Ne serait-ce que de constater le nombre de souscriptions qui est en net repli. En effet, de 105 000 en 2017, elles ont reculé de 43% en 2018, à raison de 59 000 nouveaux contrats signés seulement.
Le prélèvement à la source serait à l’origine de cette régression qui se reflète sur beaucoup de points :
- Un tassement de son volume estimé à -64% comparé au deuxième semestre l’année précédente ;
- Un recul de 34% sur le montant des versements (1 576 milliards d’euros en 2018 contre 2 391 milliards en 2017) ;
- Une baisse flagrante de 50% en glissement annuel sur la collecte de juillet à décembre.
Et 2019 ne sera pas fameux, à en croire les prévisions des analystes, notamment au niveau de la collecte, toujours à cause de la nouvelle mesure d’imposition. Le fait est que le calcul de l’abattement fiscal est tributaire des versements 2018 et 2019. Ce qui pourrait pénaliser les détenteurs du PERP qui ont versé peu de cotisations l’année dernière, voire pas du tout.