Le taux directeur est utilisé par les Banques centrales pour influer la politique monétaire des établissements financiers. Sa baisse à 0% par la BCE est aujourd’hui un moyen de renouer avec la croissance économique dans la zone euro. Toujours est-il que cet abaissement, qui devrait encore durer pour un bon bout de temps, se répercute indéniablement sur le portefeuille des Européens, notamment les Belges.
La situation des épargnants européens n’est pas plus fameuse qu’hier. Et il en est de même pour ceux qui habitent la Belgique. Et cela, parce que la BCE (Banque Centrale Européenne) a décidé de conserver le taux directeur à son niveau plancher, 0%, jusqu’à la fin de l’année au plus tôt.
Pour mieux comprendre la décision de cette institution financière, il faut savoir que ce taux est utilisé pour l’emprunt à court terme des établissements bancaires. Ainsi, cette situation permettrait aux banques de se financer auprès de la BCE, sans aucuns frais. Ce qui est profitable pour leurs débiteurs dont les dettes ne généreront que de faibles intérêts. Mais la réalité est toute autre pour les épargnants.
Un taux bas au profit des emprunteurs
Préserver le pouvoir d’achat de l’euro, telle est la principale responsabilité de la BCE outre l’optimisation de la croissance économique. C’est la raison pour laquelle elle se démène pour stabiliser les prix dans la zone euro. Tout comme elle a décidé de garder jusqu’en 2020 le taux directeur à son niveau actuel, qui à 0% est déjà historiquement bas.
Des solutions ont été également prévues afin de booster l’inflation à 2% même si elle se trouve à quelques paliers plus bas (1,38% sur un an, au mois de janvier). De quoi donner du fil à retordre au président de l’institution monétaire, Mario Draghi.
Le fait est que la politique des taux bas constitue un véritable coup de pouce pour investissements étant donné que les emprunteurs peuvent contracter des dettes à des taux avantageux. Il va de soi également que l’évolution des taux hypothécaires sera des moindres. À titre d’indication, une fluctuation allant de 1,5% à 2% a été observée en Belgique pour les crédits étalés sur 20 ans.
Les épargnants sont les plus perdants
Contrairement aux ménages endettés, les friands de placements financiers, en l’occurrence ceux qui ont ouvert un livret d’épargne ont beaucoup à perdre dans cet environnement de taux planchers. En effet, les banques qui peuvent déjà disposer de fonds à « intérêt zéro » ne trouveront plus intérêt à encourager leurs clients à déposer de l’argent chez elles en contrepartie de quelques profits.
D’autant plus que ces établissements n’ont que très peu de marge bénéficiaire pour pouvoir offrir des conditions privilégiées aux épargnants. Cela, parce que le niveau bas des taux appliqués aux prêts hypothécaires impacte négativement sur leurs propres gains. Et il faut admettre que la donne n’est pas jusqu’ici près de changer.