L’insuffisance de formation économique et financière se reflète incontestablement sur la vision d’épargne des Français. C’est la raison pour laquelle ces épargnants, tout en évitant de courir des risques dans leur investissement, en demandent pourtant trop quant au rendement de ce dernier. Ce manque culturel explique également leur désaffection pour les placements boursiers.
Après les biens fonciers, l’épargne financière à zéro risque est la plus plébiscitée en France. Une preuve suffisante, fournie par plusieurs centres d’études et institutions financières, que la population française préfère miser sur la sécurité et la disponibilité de leurs fonds plutôt que de prendre quelques risques dans le but de faire fructifier davantage leur argent.
Dans le fond, ce manque d’assurance révèle aussi une culture financière quelque peu insuffisante. En effet, ne comprenant pas les rouages des investissements, notamment en ce qui concerne leur fiabilité et leur rentabilité, la majorité des épargnants préfèrent se fier aux témoignages de leurs proches pour choisir leur placement. Sans oublier l’influence de leur assureur ou banquier qui est toutefois généralement payé pour promouvoir les produits lancés par leur employeur.
Une aversion aux risques très marquée
Il y a près de trois ans, l'Autorité des marchés financiers a annoncé à travers la Lettre de l'Observatoire de l'Épargne que 10% seulement des Français seraient intéressés par l’investissement boursier et disposent d’un support y afférent soit en direct, soit en collectif. Un taux qui est en net repli par rapport à celui enregistré en 2008 (à 20%).
Ce désintérêt s’explique principalement par l’aversion des investisseurs aux risques. D’autant plus que les incidents malencontreux de ces derniers temps reflétant la volatilité des marchés financiers n’ont pas joué en faveur de ce type de placement.
Les épargnants préfèrent mieux investir dans des supports plus stables et sécurisés, notamment l’immobilier ou le foncier qui se place en première position dans leur choix de placement. De fait, 60% du patrimoine brut des Français est composé de terrains ou de constructions. Seulement l’Insee, les ménages contractent même des dettes (à 15% en 2016) pour s’en procurer.
Par ailleurs, les données communiquées par la Banque de France en 2017 ont démontré que près de 27% sont représentés par des produits sécurisés, entre autres le Livret A, les comptes à vue, les plans d’épargne ainsi que l’assurance-vie en euros. Et la part restante revient aux unités de compte qui peuvent également contenir des actifs non risqués.
L’optimisation de la formation économique et financière est de mise
Le principe d’investissement de la population est sans conteste focalisé sur l’instant présent en France. Plusieurs études ont d’ailleurs confirmé cette tendance. Le fait est que bon nombre de Français (69%) ont peu d’assurance concernant leur avenir financier.
Cela provient en grande partie d’une culture financière insuffisante. En effet, peu de personnes arrivent à maîtriser :
- Le principe de capitalisation ;
- Les flux financiers ;
- Les caractéristiques et les déterminants des coûts et profits des divers produits financiers ;
- Les éventuelles fluctuations des cotations ;
- La lecture de la presse financière.
Ce qui explique leur tendance à se fier aux avis quelque peu subjectifs de leur entourage ou bien de leurs conseilleurs financiers. Tandis que ceux qui décident d’opérer seuls s’exposent à de faux jugements. En effet, ils s’attendent à des rémunérations exorbitantes et surréalistes (à 9% pour une durée de placement triennale) sur des produits à capital garanti qui ne rapporteront pas plus de 2%. Certains, en revanche, estiment aveuglément que la performance d’un placement est tributaire de sa fiscalité.