Détenant presque la moitié des actions de la Fintech Anatec, l’expert en gestion d’actifs Amundi a annoncé avoir récemment pris le contrôle total sur son partenaire grâce au rachat de l’intégralité des actions. L’acquéreur espère ainsi étoffer son offre digitale en misant sur les innovations technologiques apportées par le robot-conseiller WeSave.
Anatec, après plus de six ans d’existence sur le marché, a cédé mi-janvier la totalité de son capital au directoire d’Amundi, son partenaire depuis deux ans. Cette décision a été prise suite au souhait du cofondateur de la Fintech, Jonathan Herscovici, de voir d’autres horizons.
Toujours est-il que ce rachat sera bénéfique pour les deux parties. D’une part, cette fusion apparaît comme une opportunité pour le gestionnaire d’actifs qui veut davantage étendre son panel de services dématérialisés. La plateforme WeSave commercialisée par la Startup rachetée étant spécialisée dans l’agrégation et le conseil et en matière d’épargne en ligne. D’autre part, Anatec pourra s’accroître tant au niveau national qu’international tout en préservant son autonomie opérationnelle.
Amundi s’offre un expert en gestion de patrimoine en ligne
Les plateformes de gestion d’épargne automatisée, plus connues sous le nom de « robo-advisor », pullulent actuellement sur le marché. Parmi les pionniers se trouve Anatec qui, quatre années après sa création, a mis sur pieds WeSave. Cette dernière offre une gestion pilotée (à base d’ETF) de contrats vie définie par le profil de risque des adhérents qui se répartit en dix niveaux.
Outre cela, elle propose des outils d’agrégation de comptes d’épargne. Comme le souligne son partenaire Amundi qui détenait 49% de son capital depuis 2016, à l’issue d’une levée de fonds. Selon son porte-parole :
« Son offre comprend un système d'agrégation de comptes permettant de visualiser l'épargne d'un client chez l'ensemble de ses banques et assureurs ».
C’est cet actionnaire même qui a procédé au rachat de la Fintech mi-janvier à l’issue de la cession des actions restantes par son président et cofondateur, Jonathan Herscovici. Celui-ci ayant mis les voiles pour se pencher davantage sur son nouveau projet portant sur l’expansion de la blockchain. Il explique sa décision en ces termes :
« Je ne pouvais donc pas laisser filer cette révolution devant mes yeux sans m'engager. Cet univers tellement passionnant m'a pas mal accaparé ces derniers temps et c'est logiquement que la vente de la société s'est organisée afin de me permettre de m'investir pleinement dans cette révolution ».
Jonathan Herscovici
Une fusion dont chaque partie s’en sort gagnante
Le directoire d’Anatec voit en la fusion des deux partenaires un levier de développement, notamment au niveau du portefeuille client de la Startup étant donné qu’elle pourra servir de nouveaux clients. Mais elle peut aussi s’attendre à l’extension de sa portée à l’échelle européenne, voire internationale, en s’appuyant sur la force de distribution d’Amundi. Cette dernière contribuera de ce fait à :
« Sa croissance rapide en France et d'amorcer une nouvelle phase de croissance à l'international ».
Pour rappel, ce gestionnaire des fonds d’assurances vies, employant une vingtaine de salariés, compte revendiquer 20 000 adhérents à l’horizon de 2020, disposant de 50 000 euros d’encours en moyenne. Soit au total un milliard d’euros d’actifs.
D’autant plus que l’établissement repreneur prévoit de préserver l’indépendance d’Anatec tant sur le plan commercial qu’opérationnel. Un communiqué de presse a été publié en appui :
« À l'issue de l'opération, Anatec conserve son autonomie opérationnelle et commerciale et sera dirigée par Zakaria Laguel, cofondateur, et Gaëtan Hoquidant, précédemment directeur des opérations chez Fund Channel, joint-venture entre Amundi et BNP Paribas Asset Management à Luxembourg ».
Toujours est-il que le géant de la gestion d’actifs, Amundi, détenant pas moins de 1 400 milliards d’euros d’encours, ne s’en sort pas léser de cette initiative. En prenant totalement Anatec sous ses ailes, il va également bénéficier de la notoriété du robot-conseiller de la Fintech, WeSave. À savoir, la marque sera toujours commercialisée. À un membre de son comité exécutif, Valérie Baudson, d’expliquer en ces termes :
« Cette acquisition élargit notre offre digitale en nous appuyant sur une technologie performante et une équipe jeune et agile. WeSave vient renforcer les services existants et les enrichir […] En fonction des besoins des clients d'Amundi, la meilleure offre sera proposée ».
Valérie Baudson