Affluence placement vers les comptes à vue

    Les sommes placées par les Français dans leur compte courant atteint un sommet, en augmentant de 50% par rapport à il y a cinq ans. Une tendance quelque peu contradictoire étant donné que ces supports sont dépourvus de rémunération, mais qui s’avère compréhensible si l’on tient compte de l’environnement des taux bas dans lequel évoluent les placements sécurisés, tant affectionnés par les épargnants.

    Un total frôlant les 400 milliards d’euros, c’est le montant de l’argent mis de côté par les Français, ayant la capacité d’épargner, sur leurs comptes à vue. Autant dire que c’est du jamais vu dans toute l’histoire de l’épargne en France, durant les cinq dernières années. Et cette situation ne s’applique pas qu’aux citoyens de l’Hexagone.

    Une preuve aussi du détachement progressif de la population de leurs supports favoris, dont le livret A qui détient quand même la première place dans cette nation, avec un encours dépassant la barre des 500 milliards d’euros.

    Les raisons de ce délaissement sont multiples, ne serait-ce que de citer les taux de rentabilité historiquement bas des placements rémunérés qui n’arrivent même pas à combler l’inflation.

    Une progression de 50% en cinq ans

    Si les Français sont de nature prévoyante, ils affectionnent de plus en plus les comptes dormants pour économiser. Il faut dire qu’à défaut de rémunération, ces dépôts à vue brillent par leur liquidité, ce qui permet à leur détenteur de faire face, le plus rapidement possible, à d’éventuels coups durs.

    Toujours est-il que l’engouement de la population active pour ce type de placement depuis 2013 est quelque peu inimaginable, car si l’on se fie aux chiffres communiqués par le groupe BPCE (Banque Populaire-Caisse d'Épargne) à l’issue de sa récente étude, l’encours des comptes courants des particuliers a haussé de 50% à l’espace de cinq ans.

    À fin mars 2018, les données de la Banque de France affichent un record historique de 390 milliards d’euros. Ce qui mène à une estimation moyenne de 14 000 euros détenus par chaque ménage, mais éparpillés dans les différents établissements bancaires existant sur le marché.

    Il faut aussi savoir que les épargnants français ne sont pas les seuls concernés par ce choix. Les Espagnols, eux, ont même vu l’encours de leurs dépôts à vue s’enfler à 100%. Et la tendance n’est pas moins impressionnante chez les Belges et les Allemands.

    Un délaissement évident pour certains produits d’épargne

    Pendant ce temps, certains supports font pâle figure. Si le livret d’épargne le plus populaire en France, le Livret A, garde son titre de numéro un dans le cœur de la population, avec un encours estimé à 512 milliards d’euros au premier trimestre de 2018, sa croissance n’en est pas pour autant spectaculaire (+4%).

    Le fait est que les épargnes réglementées souffrent des taux d’intérêt à niveau plancher découlant de la politique monétaire des grandes banques centrales. Or, ce n’est pas près d’évoluer à en croire la BCE qui prévoit de les maintenir encore jusqu’à l’été prochain, c’est-à-dire vers mi-2019.

    Pour ce qui du Livret A, son taux de rentabilité a même été maintenu à 0,75% depuis 2015, et le gel devrait encore durer pendant deux ans. Ses détenteurs ne pourront, de ce fait, espérer aucune majoration de leur rémunération qu’à l’horizon 2020.

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    Rédaction meilleurtaux Placement

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