1,80%, c’est la rémunération moyenne que les observateurs ont estimée pour l’assurance-vie en euros, pour le compte de 2018. Un rendement, dont la baisse a atteint un record historique en trois décennies et qui ne cesse pas pour autant de diminuer. Une situation qui devrait être résolue en puisant dans les réserves des assureurs, car il faut préciser que les profits qu’ils dégagent sont bien plus importants que ce qu’ils reversent à leurs adhérents.
Le rendement des contrats vie en euros poursuit une courbe baissière depuis ces dernières années. À moins de 2%, ceci affiche même son plus bas niveau en 2018. Et les raisons de cet effritement sont multiples, à en croire les plaidoiries des assureurs si l’on ne cite que les incertitudes socioéconomiques et le poids des obligations. Sans parler de la diversification des placements que prône le gouvernement.
Toujours est-il que le recours à la PPB (provision des participations aux bénéfices) pourrait rehausser les performances des fonds en euros. D’autant que ces réserves sont de plus en plus volumineuses pour s’élever à plus d’une centaine de milliards d’euros. De plus, elles servent justement de rempart pour protéger ce support en cas de coups durs, comme ce qui se présente actuellement.
Une performance élevée, mais une rémunération disproportionnée
Année après année, les détenteurs de fonds en euros voient leur investissement de moins en moins rentable. Si un quasi-équilibre est prévu, la rémunération moyenne se trouve encore à un niveau plancher à 1,49% net (le taux brut étant à 1,80% auquel seront encore déduits les impôts). Encore faut-il espérer qu’elle ne descend pas à 1,28% net (1,60% avant les taxes sociales).
Certes, il existe quelques supports de la même trempe qui rapportent entre 2 et 2,50% pour le compte de 2018, mais cela arrive tout juste pour couvrir l’inflation qui s’élevait à 2,20% sur un an, au 31 octobre dernier. À savoir qu’une grande différence sépare la somme reversée aux assurés de la performance réelle des fonds investis par les assureurs.
Les résultats de l’étude menée tout récemment par l’association de consommateurs CLCV, sur 207 contrats vie, en sont les preuves, l’indice de redistribution étant estimé à 71,29% sur huit ans. Entendons par cela, le rapport entre la rentabilité du placement et la rémunération proposée aux adhérents (les frais de gestion étant déjà payés).
Le fait est que la différence est mise de côté, sous forme de réserves, pour servir de « matelas de sécurité » en cas de mauvais jours. Et ce, suite aux conseils des autorités de contrôle. Une provision qui devrait être redistribuée à la clientèle au bout de huit ans tout au plus, sauf que celle-ci est réalisée de façon quelque peu arbitraire, selon le bon vouloir de son possesseur.
Une PPB de plus en plus volumineuse
Dans cet environnement des taux bas, la meilleure solution pour rehausser la rémunération des assurances vies est de puiser dans la PPB des compagnies. Celle-ci remonte d’ailleurs à 126 milliards d’euros, de quoi mobiliser davantage de rendement supplémentaire (jusqu’à 8,03 % en 2017).
D’autant que cette estimation ne finit pas d’augmenter. À fin 2018, les analystes ont prévu un ratio de 4% environ par rapport à l’encours, soit 42 points de base de plus que l’année précédente (3,58%) à en croire le dernier baromètre du prescripteur Good Value for Money. À noter qu’il y a six ans, il s’élevait à peine à 1,43%.
Toujours est-il que les pourvoyeurs d’assurance-vie sont peu enthousiastes à redistribuer leurs pactoles. D’après le fondateur de GVfM, Cyril Chartier-Kastlerc, cela s’explique par :
- La restriction des placements en fonds en euros ;
- La redirection des assurés vers les investissements plus risqués, mais plus rémunérateurs.