Lep menages modestes

    Représentant moins de 6% de l’encours global de l’épargne réglementée en France, il est clair que le LEP, en dépit de ce que veut insinuer son nom Livret d’épargne populaire, ne l’est pas pour autant. Or, il faut savoir que ce placement dédié aux ménages modestes est largement plus rémunérateur que ses congénères. Ce qui devrait le rendre plus attrayant d’autant plus qu’il semble être aujourd’hui le seul à couvrir l’inflation.

    Les placements encadrés par l’État continuent d’être plébiscités par les ménages français, friands de sécurité et de liquidité. Un produit semble pourtant contraster avec le paysage : le livret d’épargne populaire (LEP) qui se trouve sur une pente descendante au cours de la dernière décennie.

    En cause, ses conditions d’éligibilité qui sont qualifiées comme étant contraignantes par les épargnants. D’autre part, les établissements pourvoyeurs du support sont moins motivés à le promouvoir compte tenu du surplus de travail qu’ils vont devoir s’acquitter en termes de vérification.

    Ce livret détient pourtant de nombreux atouts non négligeables. Outre le fait d’être exonéré d’impôt, son rendement est des plus compétitif. Une prérogative qui va encore se renforcer l’an prochain avec la réforme de l’épargne réglementée.

    Un manque de promotion d’une part, peu de motivation d’autre part

    Le LEP est un livret épargne réglementé servant d’alternative au produit le plus courant de la France, le livret A étant donné qu’il offre, autant que ce dernier, une garantie du capital investi. Sans oublier que le profit généré est également non imposable.

    La sécurité, la liquidité et les avantages fiscaux mis à part, le support se différencie en tout point du placement bicentenaire. À commencer par le plafonnement de ses dépôts qui s’établit à 7 700 euros, hors capitalisation alors que son congénère est plafonné à trois fois plus, à 22 950 euros.

    Par ailleurs, le livret détient une accessibilité restreinte. D’abord, il est réservé aux familles à revenus modestes, et ce, dans la limite de deux ouvertures par foyer fiscal, plus précisément une personne assujettie à l’impôt est autorisée à en détenir un.

    À condition que le revenu fiscal de référence, visible dans son avis d’imposition (de 2018 pour une vérification d’éligibilité cette année) doit rester en deçà d’un seuil variable selon la situation familiale du contribuable, entre autres :

    • 19 779 euros pour une personne isolée ;
    • 25 061 euros pour un foyer monoparental avec un enfant ;
    • 30 343 euros pour un couple sans enfant ;
    • 35 625 euros pour un couple avec un enfant ;
    • 40 907 euros pour une famille avec deux enfants.

    Ces exigences lui valent un certain délaissement tant de la part des banques que de la part des épargnants. Moins rentable et chronophage pour les premières, contraignant pour les seconds, le LEP se trouve en queue de peloton dans le classement des supports réglementés les plus populaires en France. De fait, son encours ne s’élève pas au-dessus des 6% du total engrangé par ces produits, à l’heure actuelle.

    Un livret qui ne manque pas d’intérêt

    Le LEP devrait intéresser plus d’un épargnant, surtout en ce moment où bon nombre de solutions d’épargne sécurisées n’offrent que peu de rendement, voire aucun profit après déduction de l’inflation. Le livret A, entre autres, a subi un gel de son taux à 0,75% depuis août 2015 pour n’espérer aucune révision avant février 2020. Alors que le support des foyers modestes se targue d’une rémunération de 0,50 point de pourcentage plus élevée, à 1,25%.

    Et cette performance promet d’être encore plus éloquente l’année prochaine puisque de nouvelles formules seront établies dès le 1er février pour le calcul des taux de rentabilité des livrets réglementés. Du moins, c’est ce qu’a stipulé l’arrêté paru le 14 juin 2018. Ce qui permettra au rendement du LEP de s’aligner à l’inflation dans le cas où le taux majoré n’arriverait toujours pas à couvrir cette dernière.

    En attendant, le gouvernement veut bien donner un coup de pouce à la promotion de ce produit mis sur la touche, et ce, en deux étapes :

    • Obliger les établissements bancaires de le proposer à tous leurs clients éligibles ;
    • Procéder à un emailing en vue de sensibiliser les contribuables concernés.
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    Écrit par
    Rédaction meilleurtaux Placement

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