Une trentaine de contrats vie multisupports ont été triés, cette année, parmi tant d’autres pour avoir fait montre de prouesse. Moins d’un quart seulement est représenté par des Conseillers en gestion de patrimoine indépendants (CGPI). Ce détachement s’explique par les frais élevés qu’ils facturent aux adhérents qui sont, pour la plupart, des épargnants patrimoniaux.
L’organisation des patrimoines physique et financier n’est pas aisée pour tout le monde. Bon nombre d’épargnants s’y perdent. C’est là qu’interviennent les CGPI, ces conseillers libéraux en matière de gestion des avoirs qui apportent leur expertise sur l’ensemble même des domaines liés à la fortune de leur clientèle.
De fortes responsabilités, certes, d’autant que l’attribution de ce rôle important à un professionnel n’est pas sans avantages. Mais cette option semble être moins sollicitée par les souscripteurs d’assurance-vie, à en croire la proportion minime des contrats de CGPI enregistrée à l’issue d’une récente analyse des 31 multisupports sélectionnés au vu de leur performance. Qualifié comme étant de produits haut de gamme dont les services personnalisés s’accompagnent d’importants frais, ils attirent peu le grand public.
Des tickets d’entrée cinq à dix fois supérieurs
La gestion mandatée de patrimoine est actuellement très en vogue chez les détenteurs de contrat vie en raison de nombreux avantages qui en découlent, notamment la possibilité d’accéder à des conseils et arbitrages des plus personnalisés tout au long de la durée du placement.
D’autant plus qu’actuellement, déléguer l’administration de sa finance revient de plus en plus abordable, surtout pour les contrats souscrits en ligne, comme le confirme le directeur général chargé du développement chez Nortia, Philippe Parguey, en ces termes :
La gestion sous mandat coûte un peu moins cher qu'auparavant.
Philippe Parguey
Parmi les 31 contrats multisupports les plus performants du marché français, de nombreux produits sous mandat ne requièrent que 500 à 1 000 euros au moment de souscrire. Ce qui est toutefois encore loin d’être le cas pour les assurances-vie proposées par les CGPI.
En effet, ces dernières exigent aux potentiels investisseurs d’avoir à leur disposition un minimum de 5 000 euros pour pouvoir s’inscrire, voire 250 000 euros pour certains. Telles sont les conditions de souscription instaurées respectivement pour Himalia de Generali Vie et SwissLife Strategic Premium de l’assureur helvétique.
En contrepartie de quoi, les assurés détiennent plusieurs gammes de supports financiers au choix, allant des plus classiques aux plus spécifiques, tels que les sociétés civiles de placement immobilier ou scpi et les fonds indiciels ou Trackers qui brillent tous les deux par leur capacité à générer des rendements attrayants à moindre contrainte.
Une tarification élevée sur tous les plans
En tant que conseillers libéraux en gestion de patrimoine, les CGPI prônent une relation de proximité fortement marquée avec leur clientèle, qui s’avère se détacher du profil commun. À Philippe Parguey de préciser :
Chez les CGPI, on retrouve plutôt des épargnants patrimoniaux.
Philippe Parguey
Tickets d’entrée mis à part, la différence des frais appliqués par rapport à ceux des contrats par Internet mène à conclure qu’il s’agit de produits haut de gamme. Concrètement, les CGPI proposent :
- Jusqu’à 5% de frais – négociables pourtant - sur les versements ;
- 1% par an pour les frais de gestion contre 0,6% auprès des acteurs digitaux ;
- 1% de la somme transférée à l’issue d’une opération d’arbitrage, parfois même des tarifs forfaitaires oscillant entre 50 à 70 euros par acte.
Il est on ne peut plus clair que le service personnalisé se paie. D’ailleurs, les CGPI vont même au-delà en offrant des conseils sur l’ensemble du patrimoine et ne se focalisent pas seulement sur l’assurance-vie. Quoi qu’il en soit, leurs contrats n’obtiennent pas les meilleures notes dans le pays. Cela s’est même empiré cette année, car seuls sept de leurs contrats ont été sélectionnés au lieu de 18 parmi un panel de 32 en 2018.