Avec une rémunération moyenne de 4,35% selon les données officielles de 2018, l’investissement dans des sociétés civiles de placement immobilier françaises pourrait se targuer d’être une solution des plus efficace, à l’heure actuelle où bon nombre de placements n’offrent que peu de rendement. D’autant qu’il est possible de gagner davantage de profits avec les gestionnaires d’actifs de nouvelle génération.
Les taux planchers instaurés par la Banque centrale européenne ont eu raison des produits d’épargne sécurisés, tant affectionnés par les Français qui les privilégient au détriment des placements à risque. Force est toutefois d’admettre que bon nombre d’épargnants se tournent de plus en plus vers ces derniers pour tenter de booster leur patrimoine.
Et c’est sans surprise que la « pierre papier » se retrouve au centre de l’attention avec son rendement moyen de 4,35%, qui plus est, peut s’élever jusqu’à deux fois plus chez les SCPI jeunes et diversifiées.
En effet, déployant une gestion pour le moins active, celles-ci sont à même d’étendre géographiquement leur zone d’activités, d’investir dans plusieurs types d’actifs, toutes tailles confondues. Une stratégie efficace, mais dont les prodigieux résultats ne déstabilisent pas pour autant les acteurs traditionnels.
La jeunesse d’un placement peut constituer un atout ou une faiblesse
Les SCPI font partie des canaux d’investissement les mieux rémunérés en France. L’année dernière, le rendement moyen des quelque 120 membres s’élevait à hauteur de 4,35%. Un taux nettement plus attrayant que ceux proposés par les autres produits disponibles sur le marché de l’épargne. Encore faut-il préciser que certains de ces placements immobiliers locatifs assistés peuvent même aller au-delà de la barre des 5%.
Le palmarès des dix SCPI les plus rémunérateurs, réalisé par l’IEIF (Institut de l’épargne immobilière et foncière) le prouve d’ailleurs. En effet :
- Corum XL et Corum Origin gérées par la société Corum AM rapportent respectivement 7,91% et 7,28% ;
- Kyaneos Pierre de la société Kyaneos AM génère 7,05% ;
- My share SCPI, Épargne Pierre, Immo Placement et Foncière Rémusat du gestionnaire VOISIN proposent à leurs détenteurs 7%, 5,97%, 5,48% et 5,45% ;
- Cœur de régions de Sogénial Immobilier rapporte 6,25% ;
- Vendôme régions de NORMA Capital permet d’engranger 6,03% de profit ;
- Atlantique Pierre de PAREF Gestion offre 5,9% d’intérêt.
En analysant ce classement, l’on observe une prédominance de récents supports. Il se trouve que sept d’entre eux ont été lancés depuis moins d’une décennie, plus précisément entre 2013 et 2018. Et c’est ce point qui a servi d’argument à certains professionnels du secteur qui tente de temporiser l’ahurissante performance. Le DGA de Sofidy, Jean-Marc Peter, entre autres a déclaré que :
Comme elles ont besoin de collecter pour grandir, elles sont obligées de promettre des rendements élevés à défaut d'avoir un historique.
Jean-Marc Peter
Au cofondateur de FranceSCPI, Paul Bourdois, d’ajouter que :
Aujourd'hui, elles distribuent beaucoup et quasiment tout ce qu'elles perçoivent, car elles n'ont pas besoin de mettre de l'argent en réserve pour d'éventuelles provisions pour grosses réparations.
Paul Bourdois
Une remarque à laquelle s’ajoute la précision d’un autre acteur du milieu :
Ces SCPI deviennent propriétaires d'immeubles neufs ou récents de la même génération, et déjà loués. Les charges étant faibles, les résultats ne sont pas grevés. Dans quelques années, lorsqu'il faudra financer de lourds travaux, leurs rendements chuteront.
S’ensuit un autre paramètre à ne pas ignorer : le risque locatif auquel sont généralement impliqués les actifs immobiliers qui se veulent rentables. Le fait est que les gestionnaires peuvent être moins exigeants sur la qualité des locataires ou encore en matière de localisation si bien qu’ils peuvent s’attendre à d’éventuels impayés ou à un faible taux d’occupation.
Tous les leviers sont actionnés pour arriver à ses fins
Pour autant, cette nouvelle génération de SCPI actionne tous les leviers à portée de sa main pour satisfaire les attentes des investisseurs. À commencer par porter un regard différent sur la gestion des actifs. D’après Frédéric Puzin, président de Corum AM :
Nous sommes guidés par la volonté de générer chaque année de la performance et sommes prêts à aligner tous les curseurs pour y arriver.
Frédéric Puzin
Auquel le DG de la société VOISIN, Jean-Christophe Antoine, ajoute-t-il quelques précisions :
Notre stratégie consiste à cristalliser de la plus-value pour ensuite céder afin d'empocher des gains substantiels.
Jean-Christophe Antoine
Parmi les atouts de ces gestionnaires de patrimoine figure une stratégie d’acquisition des plus opportuniste et pour le moins souple. Toute une diversification de gammes est de ce fait visible dans leur portefeuille d’investissements :
- Des classes d’actifs différents (bureaux, locaux commerciaux, entrepôts, établissements sanitaires, etc.) ;
- Des patrimoines de tailles variées, valorisés entre 500 000 euros et plusieurs millions d’euros ;
- Une zone géographique étendue pouvant même aller au-delà de la frontière de la zone euro.
Selon les explications des deux experts en SCPI, Jean-Christophe Antoine et Frédéric Puzin :
Dans un marché immobilier de rendement concurrentiel, on adopte une logique de diversification. C'est mieux, car c'est moins risqué.
Jean-Christophe Antoine et Frédéric Puzin
Nous avons plus de chances de dénicher un trèfle à quatre feuilles dans un terrain de foot que dans une jardinière, là où tous les acteurs se bousculent.
Jean-Christophe Antoine et Frédéric Puzin