Les Français sont réputés pour être fort enclins à l’épargne. Et ce n’est pas près de changer, à en croire les chiffres révélés par la Caisse des Dépôts en avril dernier. Mais si le mois de mars est une période propice au renforcement de leur bas de laine, c’est plutôt au profit des produits sécurisés, tels que leur livret réglementé préféré qui a pu enregistrer près de deux milliards d’euros.
Le mercredi 24 avril 2019 a été publié les résultats trimestriels du livret A, dont les fonds sont gérés par la Caisse des Dépôts dans le but de promouvoir le logement social. Il s’avère que le produit attire toujours autant et que la confiance des épargnants pour ce livret d’épargne demeure inébranlable en dépit de sa rémunération à tendance baissière.
Il faut en effet savoir que son taux à niveau historiquement bas est gelé jusqu’en 2020 alors que le coût de la vie n’a de cesse d’augmenter. Cela ne l’a pas pour autant empêché de récolter presque huit milliards d’euros au cours du 1er trimestre de cette année. Et déduit des retraits, le montant des dépôts nets n’a plus été vu depuis une décennie.
Des chiffres records contradictoires
Le livret A a pour mission principale de protéger les épargnants contre la remontée du coût de la vie. Un objectif qui n’a plus été atteint depuis 2017, si l’on considère son taux directeur qui a été fixé à 0,75% depuis juillet 2016 alors que de son côté, l’inflation s’est élevée jusqu’à 1,8% en moyenne en 2018.
À savoir, cette situation ne devrait pas encore se rétablir jusqu’en 2020 au plus tôt alors que la hausse des prix à la consommation se stabilisait à 1,1% en mars dernier. Ce qui mène à une rentabilité au-dessous de zéro, une situation qui n’a pas été observée depuis plusieurs années, sauf si l’on remonte jusqu’à près de 40 ans.
Mais alors que le livret bicentenaire risque de faire perdre de l’argent à ses détenteurs, son bilan n’est que plus positif. Les chiffres publiés tout récemment par la Caisse des Dépôts le prouvent largement. De fait, le premier trimestre de 2019 a été clôturé par une collecte cumulée de 7,9 milliards d’euros alors que celle du T1-2018 s’établissait à hauteur de 6,38 milliards.
Certes, mars est traditionnellement favorable à l’épargne, mais il se trouve que les dépôts ont été dernièrement plus élevés que les retraits si bien que la collecte nette de ce mois s’élevait à 1,97 milliard d’euros. Un niveau qui est classé parmi les plus hauts au cours des six dernières années. C’était d’ailleurs en 2009, pendant laquelle le livret A est devenu disponibles auprès de toutes les banques françaises, que de tels résultats ont été enregistrés.
Le LDDS est aussi dans la course
Le livret A n’est pas le seul à enregistrer un tel engouement. Car s’il s’appuie sur sa longévité pour gagner la confiance des Français, d’autres livrets réglementés tels que le LDDS (livret de développement durable et solidaire) peuvent aussi prétendre à plusieurs atouts, notamment la garantie du capital, la liquidité du placement et surtout l’exonération intégrale des impôts.
Ainsi, il n’est pas étonnant que le petit frère du livret A suive aussi sa trace. Se reflétant par une collecte de 540 millions d’euros en mars dernier, soit 1,75 milliard durant la période janvier-mars 2019, contre 1 milliard environ sur la T1-2018.
À tous deux, leur collecte nette a atteint les 2,52 milliards d’euros en mars, pour un cumul de 9,65 milliards durant les trois premiers mois de l’année. Soit un encours total de 401,1 milliards d’euros au 31 mars 2019.