L’appétence pour les placements peu risqués est commune pour la majorité des Français. Toujours est-il que certains produits sont moins plébiscités que d’autres. Le LEP, entre autres, n’est pas aussi populaire que son nom (Livret d’Épargne Populaire) l’indique. Et ce désintérêt trouve son explication dans ses complexités administratives. Une situation que le gouvernement veut aujourd’hui améliorer afin de le promouvoir.
Avec sa quarantaine de milliards d’euros d’encours et ses moins de neuf millions de détenteurs, le Livret d’Épargne Populaire ou LEP est loin d’être aussi brillant que son congénère, le Livret A, qui est aussi réglementé et défiscalisé que lui. Le fait est que des années auparavant, des changements au niveau de ses conditions d’éligibilité ont dissuadé plus d’un à y souscrire.
À savoir pourtant qu’en dépit de certaines procédures pouvant être qualifiées de harassantes, quelques allègements ont été mis en place. Sans oublier le point le plus important : le placement permet aux épargnants de combiner sécurité et rentabilité. De fait, il rapporte presque le double des intérêts générés par le produit d’épargne phare du pays.
Des conditions d’accès contraignantes…
Étant un livret d’épargne dédié aux familles percevant des revenus mensuels limités, le LEP exigeait quelques critères d’éligibilité spécifiques depuis son lancement sur le marché, dans les années 80, notamment une exonération d’IR (impôt sur le revenu). Du moins, le foyer doit être redevable d’une modique somme, dont le montant est déterminé annuellement par l’État.
Mais les donnes ont changé depuis que les conditions d’accès ont été révisées en 2014, rendant le processus quelque peu lourd et compliqué. En effet, à compter de cette date, les épargnants éprouvant le souhait d’en ouvrir un doivent respecter les seuils de ressources, nommés RFR (revenu fiscal de référence).
Ce dernier étant visible dans la déclaration d’impôt fournie au moment de la souscription et réclamée ensuite, tous les ans, par l’établissement dépositaire du placement.
Pour le compte de 2017, entre autres, ils sont fixés à :
- 19 779 euros pour une personne seule ;
- 30 343 euros pour un couple ;
- 40 907 euros pour un ménage comportant deux enfants.
À noter que les contractants et les organismes concernés ont été tenus de les mettre en application jusqu’au 31 décembre 2017, avec toutefois un sursis jusqu’au 30 juin prochain. Le cas échéant, le livret non conforme risquera d’être clôturé.
… mais des atouts indéniables à ne pas ignorer
La lourdeur des procédures administratives a impacté sur l’enthousiasme des enseignes bancaires à promouvoir le LEP auprès de leur clientèle si bien que ce produit devient de plus en plus méconnu. Les chiffres communiqués par la Banque de France prouvent d’ailleurs sa faible notoriété. En effet, il n’en compte pas plus de 8,7 millions d’individus à en détenir un. Et son encours global remontait seulement à hauteur de 44 milliards d’euros à la fin de 2017.
Or, ce placement dispose de plusieurs atouts lui permettant de gagner en popularité ; si ce n’est que le fait d’être le plus rémunérateur de tous les supports sécurisés, défiscalisés et liquides. Il génère en effet 1,25% de profits nets. Sans oublier le montant fortement accessible exigé lors du versement initial (30 euros) et le plafonnement raisonnable des dépôts, hors intérêts capitalisés, qui s’élève à 7 700 euros.
Conscient de cela, le gouvernement a entrepris de lui donner un coup de pouce. Une campagne a été alors lancée fin avril dernier, via sept millions de courriers électroniques. Cela, en vue d’inciter les familles les plus modestes à souscrire.
Un adoucissement des conditions d’accès est également prévu. À savoir, une proposition d’un délai de grâce de 12 mois pour les épargnants qui ont dépassé le plafonnement. Ce qui leur permet de conserver leur livret en attendant que les revenus redescendent en deçà du seuil lors du prochain avis d’imposition.