Livret A chouchou des français

    À 0,75% depuis août 2015, la rémunération du Livret A n’a jamais été aussi bas depuis le début des années 80. Mais alors que l’inflation a repris de la vitesse l’année dernière, la perspective de révision du rendement de ce produit, devant normalement protéger les épargnants de cette situation, ne sera effective que dans un an au moins.

    Le gel du rendement du livret d’épargne le plus courant de la France remet en question son objectif principal qui est de préserver les fonds qui y sont placés contre une éventuelle dégradation du pouvoir d’achat. En effet, la hausse des prix à la consommation a fait en sorte que ce dernier s’est érodé à hauteur de 1% durant les deux dernières années.

    Et cette tendance baissière n’est pas près de se redresser pour cette année étant donné que le taux à niveau plancher sera encore maintenu jusqu’en 2020. En attendant, les détenteurs du livret devraient se contenter de savoir que leur cas n’est pas aussi grave que celui de leurs aînés, qui ont subi une inflation pour le moins pénalisante pendant 16 ans.

    Trois années consécutives dans le rouge

    2018 a été une année faste pour le livret A. Les résultats enregistrés concernant les versements réalisés durant cette période ont été plus qu’éloquents. Ce qui est quelque peu contradictoire, vu la rémunération de ce produit qui, à 0,75%, se retrouve au-dessous de l’inflation estimée à 1,6%. Ce qui ramène à un rendement réel négatif de 0,84% impactant gravement le pouvoir d’achat des épargnants.

    Voilà déjà deux ans que ces derniers ont subi la même situation, sauf que cela va en se dégradant. En 2017, par exemple, le taux réel était de -0,25% pour s’effriter davantage l’année suivante, jusqu’à une perte de 1,09% au total.

    Et les férus de ce placement sécurisé ne seront pas près de voir le bout du tunnel qu’à partir de 2020 au plutôt. Et pour cause, ils vont encore perdre 0,54% de leur épargne en 2019 du fait d’une hausse des prix hors tabac attendue à 1,3%.

    Pour rappel, ce support fétiche des Français vise à les préserver de l’érosion de leur capital. Or, en l’espace de dix ans, ils ont dû se confronter au même problème (en 2010 et 2011). La seule différence, c’est qu’en ces périodes, les rendements réels ne s’éloignaient pas vraiment de zéro, à -0,04% et -0,02%.

    Une situation moins affligeante que celle des années 70

    Même si le phénomène que rencontrent actuellement les détenteurs du livret A n’est pas une grande première pour eux, il faut tout de même admettre que le niveau de rendement de ce produit n’a plus était aussi bas depuis 1983. Car alors qu’il rapportait 8,08%, les profits engendrés se sont évaporés à cause d’une inflation à hauteur de 9,6%. La perte de pouvoir d’achat des épargnants s’établissait, de ce fait, à 1,39%.

    De quoi consoler les victimes d’aujourd’hui, d’autant plus que leurs aînés ont connu une plus longue période de disette, de 1968 à 1984. Certes, les taux appliqués auparavant étaient à des années-lumière des rémunérations actuelles, mais les hausses de prix ont été des plus excessives. À titre d’exemple :

    • 6% de rendement en 1974, pour 13,7% d’inflation ;
    • 8,5% de rendement en 1982, pour plus de 10% d’inflation.
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    Rédaction meilleurtaux Placement

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