Investi en actions et en obligations, le fonds HMG rendement recherche de la performance sur des zones de marchés inexplorées par les investisseurs.

     

    HMG Rendement est un fonds diversifié géré par Marc Girault, l’un des fondateurs de la société de gestion HMG Finance. Sa stratégie d’investissement consiste à aller chercher du rendement là où il se trouve. Le gérant opère principalement dans des scénarios où il va prendre le contrepied des autres investisseurs, lorsqu’il a la conviction que le marché a exagéré négativement sa position. Si le marché obligataire a longtemps été privilégié, Marc Girault décèle aujourd’hui la plupart des opportunités sur le marché actions. Il s’en explique.

    mes-placement.fr : Comment s’organise la gestion du fonds HMG Rendement ? 

    Marc Girault. Je gère seul le fonds depuis sa création en 1995. Je mets en œuvre une approche de très long terme. Le taux de rotation du portefeuille est extrêmement faible. En moyenne, les titres sont conservés 5 ans. La priorité du fonds est de trouver du rendement. Nous allons donc le chercher là où il est, sur des zones de marché que les autres investisseurs ne vont pas explorer. Ce sont les conditions de marché qui influencent nos décisions d’investissement. Pendant longtemps, nous étions investis très majoritairement sur le marché obligataire (90 %). Depuis 3 ans, nous avons opéré un revirement vers les actions pour y être à hauteur de 50 %.

    mes-placement.fr : HMG Rendement est, à ce jour, fortement concentré sur 2 secteurs d’activité : les assurances et les services financiers (30 %) ainsi que l’immobilier (18 %). Cette stratégie est-elle compatible avec une gestion « patrimoniale » ?

    Marc Girault. C’est un fonds opportuniste qui se dirige vers les classes d’actifs et vers les titres individuels qui bénéficient du meilleur rapport qualité/rendement/prix. Le secteur de l’assurance est essentiellement représenté par des titres obligataires de la catégorie « tiers 2 ». Ces titres hybrides offrent des caractéristiques intéressantes permettant de réduire le risque. Concernant le secteur immobilier, le fonds est quasi-exclusivement investi en actions. Nous avons d’ailleurs fait évoluer notre positionnement de l’immobilier de bureaux (Eurosic, Paref) vers l’immobilier commercial.

    mes-placement.fr : Pourtant l’immobilier commercial a moins la cote auprès des investisseurs. Ce secteur étant soumis à des changements structurels importants avec la concurrence du e-commerce ?

    Marc Girault.  Cela créé justement des opportunités. L’immobilier commercial se traite avec une décote significative (de 15 % à 20 %) par rapport à la valeur de ses actifs et les rendements tournent autour de 5 %. Si les changements initiés par les ventes on-line sont réels, il faut en relativiser les conséquences. Prenons l’exemple de la place d’Amazon sur le territoire américain. Il y a 5 fois plus de centres commerciaux aux États-Unis qu’en Europe, la situation entre les 2 continents est donc difficilement comparable. En Europe, Zara ouvre de nombreux magasins car ils ont encore un avenir. En effet, on oublie que pour 100 € de chiffres d’affaires créé par les ventes en ligne, seulement 70 € se concrétisent. Alors que c’est plus de 90 € en magasin.

    Une action appréciée par Marc Girault : Total :« La production pétrolière est juste l’une des activités de l’entreprise. Celle-ci est aussi présente dans la chimie, le raffinage et la distribution, des métiers très porteurs et très rentables dans de nombreux pays du monde. Avec la baisse des prix du pétrole, les marges de raffinage ont augmenté, la demande aussi ».

    mes-placement.fr : Le marché obligataire offre peu de rendement. Vous avez donc trouvé des opportunités sur des emprunts privés perpétuels. Pour quelles raisons ?

    Marc Girault. Notre position la plus importante en emprunt privé perpétuel est celui de la banque coopérative hollandaise Rabobank, notée AA. Cette obligation offre un rendement de 5,5 %. Certes les conditions de remboursement en cas de défaut de paiement sont restrictives. Mais dans le cas présent, il faut aller chercher des éléments extra-financiers pour apprécier le risque à sa juste valeur. Ce sont des titres qui ont été ouverts à la souscription à l’ensemble des clients de la banque. Cela créé une grande responsabilité pour Rabobank. Sa priorité est de garder la confiance de ses sociétaires et de leur assurer la distribution de leur coupon. Le risque émetteur s’en trouve sensiblement réduit.

    mes-placement.fr : Cette obligation perpétuelle n’est-elle pas trop sensible à une remontée des taux d’intérêt ?

    Marc Girault. Nous avons opté pour cette obligation car une clause prévoit l’ajustement du coupon à une éventuelle remontée des taux d’intérêt. Sa rémunération est égale au plus élevé des 2 montants suivants : à 6,5 % du nominal ou au taux de rendement de l’obligation d’État à 10 ans + 150 points de base. Le titre est donc immunisé contre une hausse des taux. Si les taux remontent fortement la rémunération augmentera également.

    Une obligation convertible détenue dans le portefeuille : Rallye : « Elle fait partie des sociétés qui inquiètent régulièrement les investisseurs mais qui, pour l’instant, s’est toujours rétablie. Le marché pense que Rallye est en faillite : la société détient des actifs (les actions Casino) qui valent , au cours de bourse actuel de Casino, moins que sa dette. Détenir l’obligation convertible Rallye est un pari sur la valeur réelle actuel de Casino et la capacité de Monsieur Naouri à être soutenu par les banques. D’autres entreprises ont été soutenues par l’État Français tels que Groupama ou Alstom. CGG ne l’a, quant à lui, pas été. Ce type d’investissement ne fonctionne pas à tous les coups. Il faut donc veiller à prendre ce genre de risque dans une proportion limitée du portefeuille. »

    mes-placement.fr : Une partie du fonds est positionné sur des titres obligataires non notés. Ces sociétés présentent-elles un risque de défaillance plus important ?

    Marc Girault. De nombreux investisseurs ont l’interdiction de se positionner sur des obligations qui ne sont pas notées par une agence de notation. Aujourd’hui la gestion obligataire n’est plus uniquement financière mais aussi réglementaire. Le gérant doit prendre en compte une multitude de paramètres réglementaires (encours, clauses, notation). Cela créé pour nous des opportunités, nous allons là ou d’autres ne peuvent pas aller. C’est alors à nous d’apprécier le risque à sa juste valeur.

    mes-placement.fr : Les liquidités représentent près de 9 % du fonds. Ce chiffre est-il amené à évoluer au cours des prochaines semaines ?

    Marc Girault. Nous détenons des obligations de Groupama. L’assureur a la possibilité de les rembourser avant leur échéance. Offrant un taux de rendement de 7,875 %, ces titres seront donc très certainement « rappelés » en 2019. D'autres titres se trouvent dans une situation comparable : en conséquence, nous approchons plutôt les 20 % de liquidité. Un taux qui peut paraître important mais qui reflète le manque d’opportunités actuellement sur les marchés.

     

    Pour aller plus loin


    mes-placement.fr : La maîtrise de la volatilité est-elle un objectif en soi ?

    Marc Girault. La volatilité est plus faible depuis quelques années mais elle va probablement repartir à la hausse. C’est un indicateur que l’on surveille mais nous n’appliquons pas de stratégie particulière pour la maitriser. Comme le souligne Warren Buffet à propos de la liquidité d’un titre : « acheter un titre parce qu’il est liquide est un peu comme épouser une femme parce que l’on pense qu’il sera facile d’en divorcer », une phrase qui s’applique également à la volatilité. Avec notre horizon de long terme, la volatilité est une source d’opportunités. Elle nous permet d’acheter des titres à des prix attractifs. Tout repose ensuite sur notre capacité à identifier les titres sous évalués et à fort potentiel.

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