Gros plan d'eau versée sur des plantes enveloppées de billets d'euros sur la terre ferme.

    Bonne nouvelle, le taux du Livret A va doubler au 1er août pour passer à 2%. Pourtant, avec une inflation sur un an estimée à 5,8 % en juin, il ne joue plus son rôle de bouclier contre l’inflation. Dans ce contexte, faut revoir le mode de calcul du taux du Livret A ?

    Révisable quatre fois par an (au 1er février, 1er mai, 1er août et 1er novembre), le taux de rémunération du Livret A va passer de 1 à 2% début août. Pourtant, cette hausse ne suffira malheureusement pas à protéger le pouvoir d'achat des 56 millions de Français qui en détiennent un.

    Estimé à 5,8% en juin, l'indice des prix à la consommation, devrait lui atteindre près de 6% sur an au mois de juillet, d'après les derniers chiffres publiés par l'Institut national de la statistique et des études économiques.

    Un rendement réel négatif de 4 points

    Or, lorsque l’inflation est supérieure au taux de rémunération de l’épargne, le rendement réel devient négatif, comme c’est le cas actuellement. Corrigé de l'inflation, le taux « réel » du Livret A est de –4%. Concrètement, cela signifie que même en y plaçant de l’argent, vous perdez en pouvoir d’achat. Conçu dès le départ comme un bouclier préservant l’argent des ménages les plus modestes, le Livret A peine donc à remplir son rôle.

    Pourtant, la situation actuelle n'a rien d'exceptionnelle. Le rendement réel du Livret A a été régulièrement négatif. Juste après la Seconde guerre mondiale, il a même chuté jusqu’à -56%. À l’époque, la France connaissait une période d’hyper-inflation à 58,7%, tandis que le taux du Livret A était de 2,50%.

    Retour à une ancienne formule de calcul ?

    En théorie, jusqu’en 2020, le taux du Livret A ne pouvait pas être inférieur à l'inflation annuelle (hors tabac) du mois précédent. Mais, ce « plancher inflation » a depuis été supprimé. Dans un contexte où la hausse des prix s’accélère, faut-il le réintroduire ? C’est en tout cas ce que souhaitent plusieurs associations de consommateurs.

    Cela ne semble pourtant pas à l'ordre du jour d’après Bercy, et pourrait même s'avérer contre-productif. « On a parfois besoin d'avoir des taux réels négatifs » explique Cyril Blesson, macroéconomiste et co-fondateur des Cahiers de l'épargne interrogé par MoneyVox. « L'acteur dont le rôle est de protéger la valeur de la monnaie en contentant l'inflation sur longue période est la Banque centrale européenne (BCE). Or le Livret A, par son omniprésence dans le patrimoine des Français, est de fait le taux directeur de l'épargne en France, celui sur lequel tout le monde doit se caler. Ce faisant, il freine les impulsions de politique monétaire de la BCE ». L'Eurosystème est d’ailleurs sur le point d’amorcer un changement de sa politique monétaire, afin de maitriser l'inflation. Malgré tout, 80% des Français souhaitent que le taux du Livret A suive l'évolution de l'inflation, selon un sondage exclusif  MoneyVox(1), effectué en partenariat avec YouGov.

    (1) L'enquête a été réalisée sur 1 003 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France, du 17 au 20 juin 2022

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