Déduction, réduction et crédit d’impôt : trois mécanismes qui permettent tous d’alléger votre imposition. Si ces dispositifs de défiscalisation peuvent sembler, de prime abord, très similaires, leur fonctionnement est, en réalité, très différent. Faisons le point pour vous aider à les décoder, bien comprendre leur fonctionnement et connaître toutes les dépenses éligibles pour en profiter.
Focus sur la déduction d’impôt
La déduction fiscale permet de diminuer le montant de vos revenus imposables. Cette réduction est donc appliquée avant le calcul de vos impôts.
Quelles sont les dépenses déductibles ?
- Les frais réels :
Lorsque vous remplissez votre déclaration d’impôt, vous pouvez choisir de déduire de vos revenus tous les frais en lien avec votre travail : déplacements, repas…
Cette opération est intéressante lorsque le montant est supérieur à l’abattement de 10 % qui s’applique automatiquement sur les revenus déclarés.
Vous profitez alors d’une déduction fiscale, dont l’objectif principal est d’alléger l’impôt final à payer.
- Les dépenses liées à la famille :
- Le montant de la pension alimentaire.
Pour les parents divorcés, il est possible, pour celui n’ayant pas la garde et versant une pension alimentaire, de la déduire intégralement du montant de son revenu brut global. - Une pension versée à un enfant majeur.
La somme donnant droit à une déduction d’impôts est alors plafonnée.Si vous avez la charge de vos parents ou de vos grands-parents, il est possible de déduire sans aucun plafond toutes les dépenses, notamment les frais d’hébergement.
- Le montant de la pension alimentaire.
- Les sommes versées sur un PER : le plafond de déduction est indiqué chaque année sur votre déclaration d’impôt.
- Les trimestres rachetés : il n’existe aucun plafond pour ces dépenses vous permettant de récupérer les trimestres n’ayant pas donné lieu à des cotisations afin d’améliorer votre retraite.
- Les déficits fonciers de vos investissements locatifs : pour les logements non meublés, un déficit foncier automatique de 10 700 € est appliqué. Les loueurs de meublés peuvent, quant à eux, déduire la totalité du déficit foncier.
- Les rénovations d’immeubles et de monuments historiques : il est possible de déduire de vos revenus fonciers le montant des travaux de réfection pendant 3 ans. Ce dispositif n’étant pas plafonné, il offre des réductions très importantes pour les contribuables fortement imposés.
- La CSG de revenus fonciers ou de rente viagère est déductible à hauteur de 6,8 %.
Bon à savoir : Depuis la crise sanitaire du COVID-19, les frais liés au télétravail peuvent être aussi déduits.
Déduction d’impôt : qui est concerné ?
La déduction d’impôt s’adresse à tous les contribuables. Mais cette solution est essentiellement intéressante pour les personnes ou les ménages fortement imposés.
En effet, il faut savoir que les sommes maximales pouvant être déduites de vos revenus n’ont soit pas de limite, soit des plafonds élevés. Cela signifie qu’il est possible, pour un contribuable, d’obtenir une économie d’impôt considérable.
Attention, toutes les déductions d’impôt doivent pouvoir être justifiées par le contribuable en cas de contrôle fiscal.
Focus sur la réduction d’impôt
La réduction fiscale est, quant à elle, appliquée après le calcul de l’impôt. Le mécanisme est très simple : il suffit de soustraire le montant de la réduction à l’impôt que vous devez payer.
Quelles dépenses ouvrent droit à la réduction d’impôt ?
- Dons aux associations : cette réduction fiscale est une des plus connues. Les montants des versements que vous faites à des associations ou des O.N.G. peuvent permettre de bénéficier d’une réduction d’impôts de 66 %, voire 75 %, dans une limite de 1 000 €.
Cet avantage est limité à 20 % du revenu imposable.
- Versements à un parti politique, un syndicat, abonnement à un service de presse.
- Frais de scolarité des enfants, dans le secondaire ou le supérieur
- Le montant de la réduction dépend du niveau des études :
- 183 € dans l’enseignement supérieur.
- 153 € au lycée.
- 61 € au collège.
- Le montant de la réduction dépend du niveau des études :
- Dépenses pour l’hébergement d’une personne dépendante ou pour les personnes en perte d’autonomie : cette réduction est plafonnée à 10 000 € par personne.
- Dispositif Denormandie dans le cadre d’un investissement locatif : ce dispositif vous permet d’investir dans des logements anciens à rénover. Dans la limite d’un plafond de 300 000 €, la réduction d’impôt varie entre 12 et 21 % du prix de revient du logement.
Notez que ce dispositif prend fin en décembre 2022.
- Dispositif Pinel, lors d’un investissement locatif dans le neuf: la loi Pinel permet de bénéficier d’une réduction d’impôt calculée sur le prix d’achat du bien.
Il faut savoir que ce dispositif impose certaines contraintes : le loyer est obligatoirement plafonné et le bien doit être loué pendant une durée définie lors de la souscription.
Le taux de réduction dépend de la durée d’engagement :
- 12 % pour 6 ans de location.
- 18 % pour une durée de 9 ans.
Comme pour le dispositif Denormandie, un plafond est fixé à 300 000 € par personne et 5 500 € par m2 de surface habitable.
- Dispositif Malraux pour un investissement locatif dans l’ancien : il vous permet de réduire efficacement vos impôts grâce à une réduction pouvant représenter jusqu’à 30 % du montant des travaux. Si ce dispositif nécessite de respecter certaines conditions (éligibilité du bien, travaux de rénovation respectant les contraintes architecturales, location nue pendant une durée minimale de 9 ans), il n’est soumis à aucun plafonnement.
- Investissement dans le capital d’une entreprise : vous pouvez bénéficier d’une réduction d’impôt sur les versements effectués sur le capital de petites et moyennes entreprises, afin de soutenir leur développement.
La réduction d’impôt Madelin est soumise à un plafond : 50 000 € pour une personne seule et 100 000 € pour un couple ayant une imposition commune.
À qui s’adresse la réduction d’impôt ?
Il est important de noter que ce dispositif de défiscalisation concerne uniquement les personnes redevables de l’impôt.
En effet, si le montant de la réduction est plus élevé que l’impôt à payer, les contribuables ne perçoivent aucune compensation financière.
Focus sur le crédit d’impôt
Tout comme la réduction fiscale, le crédit d’impôt est déduit de votre impôt. Mais, si le montant du crédit d’impôt est supérieur aux impôts que vous devez payer, la différence vous est, cette fois, remboursée.
Quelles sont les dépenses donnant droit au crédit d’impôt ?
- Les salaires versés à un employé à domicile pour les services d’entretien de la maison, les petits travaux de bricolage, les prestations d’assistance informatique ou le soutien scolaire.
- Les dépenses liées à la garde de jeunes enfants.
- Le montant des travaux de rénovation énergétique.
Pour encourager les particuliers à faire appel à ces salariés, l’État leur permet de bénéficier d’un crédit d’impôt correspondant à 50 % des dépenses, dans une limite comprise entre 12 000 et 20 000 € par an.
Il est possible aussi d’obtenir un crédit d’impôt de 50 % sur les dépenses réglées pour les frais de garde de vos enfants ou petits-enfants de moins de 6 ans. Vous pouvez déclarer jusqu’à 2 300 € par enfant et 1 150 € dans le cadre d’une garde alternée.
Le crédit d’impôt pour la transition énergétique, CITE, est désormais remplacé par MaPrimeRenov. Ce dispositif concerne de nombreux travaux destinés à améliorer les performances énergétiques de votre logement : isolation, installation de double vitrage, systèmes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire, énergies renouvelables…
Qui peut bénéficier du crédit d’impôt ?
Ce dispositif fiscal concerne tous les contribuables, quel que soit le montant de leurs revenus.
Bon à savoir : comment fonctionne le crédit d’impôt et prélèvement à la source ?
- Le Crédit d’impôt est calculé en fonction des dépenses éligibles. Elles doivent être renseignées sur votre déclaration annuelle de revenus.
- Le crédit est donc désormais appliqué avec une année de décalage.
- Notez qu’il en va de même pour les demandes de réductions fiscales.
Comment défiscaliser avec un PER ?
Le plan d’épargne retraite est un placement destiné à épargner et faire fructifier son argent afin de pouvoir en bénéficier à la retraite, sous forme de versements réguliers, en rente viagère.
Mais, il existe un autre aspect intéressant du plan d’épargne retraite : vous pouvez défiscaliser toutes les sommes versées en fonction de votre barème progressif d’imposition.
Le plafond est fixé à 10 % de vos revenus, dans une limite de 80 % du PASS.
Cette déduction est particulièrement intéressante pour les contribuables payant des impôts importants.
Concrètement, si vous êtes imposé à 41 % et que vous réalisez un versement de 1 500 € sur votre PER, vous profitez d’une réduction fiscale de 675 €.
Bon à savoir : Si vous êtes au niveau de deux tranches d’imposition, la défiscalisation des versements sur le PER peut vous permettre de redescendre ou de rester dans la tranche inférieure et de payer ainsi moins d’impôts.
Défiscalisation des FIP et des FCPI
FIP, fonds d’investissement de proximité et FCPI, fonds communs de placement dans l’innovation, servent à financer le développement des petites et moyennes entreprises en achetant des parts.
Cet investissement donne droit à une réduction d’impôt de 18 % sur la première année de souscription.
Mais, pour être éligible, il est obligatoire que vous conserviez vos parts pendant 5 ans au minimum. Cette durée de détention vous permet aussi de profiter d’une exonération des plus-values. Vous restez cependant toujours redevable des prélèvements sociaux à 17,2 %.
C’est alors particulièrement intéressant lorsque vous êtes confronté à une augmentation ponctuelle de vos revenus. Cela vous évite ainsi de payer un impôt trop important.
Notez bien que ce placement est plafonné à 12 000 € par personne et 24 000 € pour un couple soumis à une imposition commune. La réduction d’impôt est respectivement de 3 000 € ou 6 000 €.
Comment défiscaliser dans le cadre d’un groupement forestier ?
Un groupement forestier est une société civile détenant des actifs forestiers. Initialement, ces sociétés ont été créées en 1954 dans le but de prévenir les problèmes de succession engendrant des découpes de forêts. Depuis, il s’agit surtout d’un réel placement financier.
Concrètement, vous devenez propriétaire d’une partie d’une forêt ou d’un bois et pouvez profiter de dispositifs fiscaux avantageux.
Vous pouvez obtenir une réduction d’impôt de 18% dans la limite d’un investissement de 50 000 € pour une personne seule et 100 000 € pour un couple.
La réduction maximale est de 9 000 € pour une personne seule et 18 000 € pour un couple.
Un investissement dans un groupement forestier est aussi particulièrement intéressant dans le cadre d’une transmission. Les droits de succession sont, en effet, exonérés à hauteur de 75 %.
Enfin, il faut savoir que, dans certains cas, cet investissement vous permet d’être totalement exonéré de l’impôt sur la fortune immobilière.
Questions fréquentes sur la déduction d’impôt
Quelles sont les dépenses que l’on peut déduire dans les impôts ?
Il est possible de déduire de ses impôts de nombreuses dépenses :
- Les frais liés à la famille : pensions alimentaires, frais de scolarité, frais de garde, frais d’hébergement d’un parent âgé ou en situation de handicap, salaire d’un employé à domicile…
- Les versements effectués à des associations ou des organismes : dons, cotisations et souscriptions.
- Les dépenses liées au logement : travaux énergétiques, installation d’équipements pour des personnes à mobilité réduite, investissements locatifs (Pinel, Denormandie, Malraux)…
- Les versements sur des placements d’épargne : PER, Groupement forestier, FIP et FCPI…
Comment fonctionne le crédit d’impôt ?
Le crédit d’impôt est une somme directement déduite de votre impôt sur le revenu. À la différence d’une réduction d’impôt, le surplus, ou même la totalité de la somme pour les contribuables non imposables, est remboursée par la Direction Générale des Finances Publiques.
Comment réduire mes impôts ?
Il existe de nombreuses façons de réduire ses impôts. Certaines dépenses donnent droit à une déduction fiscale.
Elles permettent de réduire votre montant imposable. C’est le cas de certains frais (frais réels, pensions alimentaires), mais aussi des versements sur des comptes épargne (PER, FIP, FCPI…).
Il est possible de réduire directement le montant de vos impôts. C’est ce qu’on appelle la réduction fiscale.
Les dons faits aux associations, les versements de cotisations, l’investissement locatif en Pinel ou Denormandie sont, par exemple, éligibles.
Enfin, le crédit d’impôt est une autre façon de diminuer ses impôts. Il vous donne même la possibilité d’être remboursé du surplus si son montant dépasse celui de vos impôts.
Il concerne les dépenses liées à l’emploi d’un salarié à domicile, les frais de garde de vos jeunes enfants ou encore certains travaux de rénovation énergétique.