L’impôt sur le revenu peut peser lourd dans votre budget, mais saviez-vous qu’il existe plusieurs moyens de le réduire ? Déduction, réduction et crédit d’impôt sont trois mécanismes différents pour alléger votre facture fiscale. Leurs noms se ressemblent, mais ils ne fonctionnent pas de la même manière. Résultat, beaucoup de contribuables s’y perdent et passent à côté d’économies potentielles.
Dans cette page, découvrez comment fonctionne chaque dispositif, quelles dépenses sont concernées et comment en profiter.
L'essentiel à retenir:
- La déduction fiscale réduit votre revenu imposable (base de calcul de l'impôt), comme pour les frais professionnels ou les pensions alimentaires.
- Chaque dispositif (déduction fiscale, réduction d'impôt, crédit d'impôt) a ses cases dédiées dans la déclaration d'impôt : renseignez-vous bien avant de la remplir.
- Conservez tous vos justificatifs 3 ans (factures, contrats) en cas de contrôle.
Déduction, réduction, crédit, comment faire baisser mes impôts ?
Avant de détailler chaque dispositif, voici un résumé pour comprendre la différence entre ces trois mécanismes d’optimisation fiscale :
- La déduction fiscale est une somme retirée de votre revenu imposable, qui réduit donc la base de calcul de l’impôt. Il peut s’agir d’une pension alimentaire ou de frais professionnels, par exemple.
- La réduction d’impôt est une somme déduite directement de votre impôt à payer. Celle-ci est non remboursable si elle dépasse votre impôt. Il peut s’agir de dons, investissements locatifs ou encore de frais de scolarité.
- Le crédit d’impôt diminue aussi votre impôt. Toutefois, son gros avantage est que si le montant du crédit est supérieur à ce que vous devez, l’excédent vous est remboursé. Cela concerne la garde d’enfants, l’emploi à domicile ou encore l’installation d’une borne de charge pour voiture électrique.
Bon à savoir :
Certains parlent aussi d’abattement fiscal, mais ce n’est pas tout à fait la même chose. Un abattement est un avantage fiscal automatique (comme les 10% sur les salaires), alors que les déductions et réductions dépendent de vos dépenses. Par ailleurs, le bouclier fiscal plafonne l’impôt sur le revenu à 50% des revenus d’un contribuable.
Si vous ne savez pas comment défiscaliser, que vous vous sentez perdus dans tous ces dispositifs, n’hésitez pas à vous faire accompagner d’un expert en fiscalité : conseiller en gestion de patrimoine, avocat ou juriste fiscaliste, ou bien un conseiller Meilleurtaux Placement, qui vous guidera dans vos investissements et vous aidera à éviter les pièges courants.
Déductions fiscales : que puis-je déduire de mes revenus ?
Les principales dépenses déductibles
Les frais professionnels (frais réels)
Lorsque vous remplissez votre déclaration d’impôt, vous avez la possibilité de déduire les frais réels liés à votre travail, tels que les déplacements ou les repas. Cette option devient avantageuse si le montant total des frais dépasse l’abattement forfaitaire de 10% appliqué automatiquement à vos revenus. Elle permet ainsi de réduire votre base imposable, et donc, l’impôt final à payer.
Les pensions alimentaires
Vous pouvez déduire une pension alimentaire versée à un ex-conjoint, un enfant (mineur ou majeur), à un ascendant dans le besoin. A noter que cette déduction ne peut être cumulée avec le rattachement de l’enfant au foyer fiscal.
Le montant déductible est plafonné dans certains cas :
- À 4 039 € si l’ascendant ou l’enfant majeur vit chez vous ;
- À 6 794 € si l’enfant majeur ne réside plus au foyer familial.
Les versements sur un PER (Plan d’Épargne Retraite)
Le plafond de déduction est indiqué chaque année sur votre déclaration d’impôt. Pour 2025, le montant du plafond est au minimum de 4 637 € et au maximum de 37 094 €. A noter qu’il est reportable sur les 3 années suivantes, si jamais vous ne l’utilisez pas totalement. L’avantage est d’autant plus intéressant si vous êtes imposé à 30% ou plus.
Les déficits fonciers
Pour les logements non meublés, le déficit foncier (charges supérieures aux revenus fonciers) peut être déduit du revenu global jusqu’à 10 700 € par an, si vous avez opté pour le régime réel. Ce plafond est rehaussé à 21 400 € jusqu’à la fin 2025 pour les travaux de rénovation énergétique. En location meublée (LMNP professionnel), la déduction peut être totale, sous certaines conditions.
A quels crédits d’impôt puis-je prétendre ?
Contrairement à la réduction d’impôt, le crédit d’impôt peut vous être remboursé si son montant dépasse ce que vous devez. C’est donc un vrai coup de pouce, même pour les non-imposables. Quels sont les crédits d’impôt les plus courants ?
Services à la personne
Vous pouvez bénéficier d’un crédit d’impôt égal à 50% des dépenses engagées pour l’emploi d’un salarié à votre domicile. Cette aide couvre une large gamme de services : ménage, repassage, jardinage, bricolage, assistance informatique, soutien scolaire, aide aux personnes âgées ou handicapées, etc. Le plafond des dépenses déductibles est de 12 000 € par an, porté à 20 000 € dans certains cas (invalidité).
Frais de garde d’enfants de moins de 6 ans
Si vous faites garder un enfant de moins de 6 ans hors de votre domicile (crèche, assistante maternelle agréée…), vous pouvez bénéficier d’un crédit d’impôt équivalant à 50% des dépenses engagées, dans la limite de 3 500 € par enfant et par an. Cela représente un avantage fiscal pouvant aller jusqu’à 1 750 € par enfant.
Bon à savoir :
Les crédits d’impôt sont pris en compte avec un an de décalage. Autrement dit, les dépenses effectuées en 2024 seront déclarées au printemps 2025 et le crédit d’impôt viendra réduire votre impôt 2025, voire vous être remboursé s’il est supérieur au montant dû.
Toutefois, pour l’emploi à domicile et la garde d’enfant de moins de 6 ans, les particuliers employeurs bénéficient aujourd’hui d’une avance du crédit d’impôt. Cela signifie que celui-ci est directement déduit des sommes dues, sans décalage.
Comment investir pour obtenir une réduction d’impôt ?
Investir pour réduire son impôt, c’est possible grâce à plusieurs dispositifs de défiscalisation, encadrés par la loi. Le principe est simple : la réduction vient en déduction directe du montant de l’impôt à payer, après son calcul. Dons, immobilier, groupement forestier, ou souscription au capital d’entreprises : tour d’horizon des principales solutions à votre disposition.
Dons
Parmi les réductions d’impôt les plus connues, les dons à des associations ou ONG ouvrent droit à un avantage fiscal de 66% du montant donné, dans la limite de 20% du revenu imposable. Pour les dons destinés aux personnes en difficulté, le taux est rehaussé à 75%, dans la limite de 1 000 € par an.
Investissements immobiliers
Plusieurs dispositifs permettent d’obtenir une réduction d’impôt pour de l’investissement locatif :
- Denormandie cible l’habitat ancien à rénover, avec à la clé une réduction d’impôt de 12% à 21% du prix de revient du bien (plafonné), selon la durée de location.
- La loi Malraux concerne les rénovations d’ampleur de biens d’exception situés dans des sites patrimoniaux remarquables.
- Loc’Avantages permet aux propriétaires de bénéficier d’une réduction d’impôt pouvant aller de 15 à 65% s’ils louent leur bien à un loyer inférieur à celui du marché.
FIP/FCPI
Les FCPI (Fonds Communs de Placement dans l’Innovation) offrent en 2025 une réduction d’impôt portée à 25% du montant investi, sous conditions. En revanche, l’avantage fiscal lié aux FIP (Fonds d’Investissement de Proximité) a été supprimé, sauf pour ceux investis en Corse et en Outre-mer, où la réduction reste maintenue à 30%. Ici, l’épargnant est récompensé pour la souscription de parts de PME.
Comment remplir sa déclaration d’impôt ?
Déduire ses frais réels : comment faire ?
Lorsque vous déclarez vos revenus dans la catégorie des traitements et salaires, vous avez le choix entre deux modes de déduction des frais professionnels :
- La déduction forfaitaire de 10%, appliquée automatiquement par l'administration fiscale.
- La déduction des frais réels, si vous estimez que vos dépenses professionnelles sont supérieures à ce forfait.
Si vous optez pour cette méthode, ne retranchez pas vous-même les frais de vos revenus :
- Déclarez vos salaires bruts normalement dans les cases habituelles (1AJ à 1DJ selon votre situation).
- Indiquez ensuite le montant total de vos frais réels dans les cases 1AK à 1DK : l’administration fera automatiquement le calcul.
Crédits d’impôts
Les crédits d'impôt pouvant vous être reversés s’ils excèdent le montant de taxe que vous devez, il est important de bien les déclarer. Commencez par repérer la case correspondante à votre situation dans votre déclaration en ligne :
- Pour la garde d'enfants de moins de 6 ans, remplissez les cases 7GA à 7GC.
- Pour un salarié à domicile (ménage, bricolage...), utilisez la case 7DB.
Réduction d’impôts
Les réductions d'impôt constituent un excellent moyen d'alléger votre facture fiscale lorsque vous réalisez certaines dépenses spécifiques comme des dons à des associations, des investissements locatifs ou des placements dans des FIP/FCPI. La démarche de déclaration est simple mais demande de la précision :
- Pour vos dons aux associations (66% à 75% de réduction), utilisez la case 7UD.
- Pour vos investissements en FIP/FCPI (25% de réduction), reportez-vous à la case 7US.
- Concernant les investissements locatifs Pinel, la case à remplir est la 7WX.
FAQ: Réponses à vos questions fréquentes sur la déduction d’impôt
Quelles sont les dépenses que l'on peut déduire dans les impôts ?
Plusieurs types de dépenses sont déductibles de vos revenus imposables. Les frais professionnels, les pensions alimentaires, les versements volontaires sur un PER ou encore les déficits fonciers peuvent faire réduire votre facture.
Quels travaux peut-on déduire des impôts ?
Deux types de travaux peuvent être déduits de vos revenus fonciers : ceux d’améliorer, et ceux de réparation et d’entretien. Pour être éligibles, votre bien doit être loué nu et vous devez avoir opter pour le régime réel.
Quelle somme maximale peut-on déduire des impôts ?
Un plafonnement global des niches fiscales est fixé à 10 000 euros par an (18 000 euros pour les investissements en Outre-mer et dans le cinéma). Néanmoins, certains dispositifs ne sont pas concernés : loi Malraux, crédit d’impôt pour l’aide aux personnes âgées, etc.