Bon nombre de conseillers en gestion de patrimoine proposent à leurs clients de miser une partie de leur épargne sur des supports à risque. Ils leur recommandent ensuite de diminuer cette proportion de risque au fur et à mesure que la sortie des fonds approche. On s’interroge alors si cette stratégie est payante.
La gestion des risques fait partie des critères importants dans l’établissement d’une stratégie de placement. En effet, chaque épargnant a sa propre vision de l’investissement : certains sont plus prudents tandis que d’autres sont enclins à prendre des risques importants, en vue d’obtenir des rendements conséquents.
Dans le cadre d’une gestion profilée ou d’une gestion conseillée, les conseillers suggèrent souvent aux détenteurs de contrats d’assurance-vie de miser sur des supports risqués au début et de décroître ce niveau de risque afin de sécuriser le capital à l’approche du terme du contrat. Cette stratégie peut s’avérer payante, mais pas dans tous les cas.
Comprendre le fonctionnement du conseil en investissement
Le plus souvent, les épargnants font appel à un conseiller en gestion de patrimoine lorsqu’ils sont dans le flou quant aux supports d’investissement à choisir. Ils ont alors le choix entre différentes formules comme la gestion conseillée, la gestion profilée ou autres.
En matière de gestion conseillée particulièrement, l’épargnant s’appuie sur les compétences de ces conseillers pour réaliser ses placements. Les statistiques montrent alors que ces derniers orientent généralement leurs clients vers un désinvestissement progressif de manière à sécuriser le capital lorsque l’échéance du contrat approche.
De quel risque parle-t-on ?
Lorsqu’on s’engage sur une stratégie de désinvestissement, deux types de risques bien distincts se présentent : le risque sur le rendement annualisé moyen et le risque sur le rendement cumulé. Ils sont nettement différents.
En effet, le premier risque évoqué diminue au fur et à mesure que l’épargnant investit de moins en moins sur les supports risqués.
Ce procédé a tendance à rassurer l’épargnant car la sécurisation du capital est garantie. Cependant, il fait augmenter le risque sur le rendement cumulé. Pourtant, au moment de liquider son contrat, l’épargnant sera davantage attentif à ce rendement cumulé.
Généralement, les épargnants méconnaissent ces différents mécanismes financiers. C’est la raison pour laquelle, ils s’orientent vers les placements plus simples et plus liquides comme les livrets d’épargne.
Une stratégie peu probante, bien que très courante
Des chercheurs au sein de l’université d’Orléans, Alexis Direr et Éric Yayi, ont mené des études et des simulations sur le sujet.
Ils ont alors découvert que l’envergure de la prise de risque est pratiquement la même en adoptant une stratégie de désinvestissement progressif ou une stratégie de constance, c’est-à-dire en gardant le même profil d’investisseur tout au long du contrat.
Les simulations de ces chercheurs montrent que la seule exception qui donne raison à la stratégie de sécurisation progressive du capital est la suivante : lorsque l’épargnant ne place pas le capital en une seule fois mais qu’il alimente progressivement le contrat.