L’impact de la hausse de l’inflation sur le rendement de certains placements financiers est plus qu’évident. Les plus touchés sont d’ailleurs ceux à capital garanti, comme les livrets réglementés et l’assurance-vie en euros. Mais pour les friands de sécurité, le LEP (livret d’épargne populaire) détient quand même d’importants avantages, si l’on ne cite que sa rémunération élevée.
Le livret d’épargne populaire ou LEP est un placement réglementé destiné aux ménages modestes. Ces adhérents doivent alors répondre à certains critères pour être éligibles. Cela ne veut pas pour autant dire que ce support n’est accessible qu’à un nombre restreint d’épargnants. À en croire l’estimation de la Banque de France, un peu moins de la moitié des Français peuvent y accéder. Or, il a été constaté que le tiers seulement de ces personnes s’y intéressent.
Ce détachement semble quelque peu contradictoire en comparaison aux nombreux atouts de cette solution d’épargne. Outre sa totale exonération et la souplesse de ses réglementations, il rapporte davantage que les autres supports sécurisés.
Peu connu malgré son nom
Destiné à aider les foyers moins aisés à placer leurs économies, le LEP ne peut être ouvert qu’à condition de détenir un revenu fiscal de référence inférieur (RFR) à certains plafonds. À savoir que cette information est d’ailleurs visible sur l’avis d’impôt. Il est déterminé à partir de la somme imposable perçue par le contribuable, et varie aussi selon le nombre de parts de quotient familial. Ainsi, le seuil à ne pas dépasser est de :
- 19 468 euros pour un célibataire (1 part) ;
- 24 665 euros pour une personne seule avec un enfant (1,5 part) ;
- 29 863 euros pour un couple sans enfant (2 parts) ;
- 40 258 euros pour un couple accompagné de deux enfants (3 parts).
Loin d’être réservé à seulement une poignée de ménages, le LEP est accessible à près de 40% de la masse. C’est du moins ce que révèle le dernier Observatoire de l’épargne réglementée établi par la Banque de France. Quoi qu’il en soit, il s’avère que sa notoriété sur le marché détonne avec son nom qui le qualifie de livret « populaire ». En effet, seuls 13% de ces élus en disposent un.
Rémunération élevée et souplesse des procédures
Le LEP conjugue rendement et souplesse de ses procédures. Ces dernières se caractérisent par la possibilité de conserver son contrat pendant trois mois supplémentaires en cas de non-éligibilité due à la hausse de son revenu. Concrètement, si un détenteur du livret d’épargne dépasse son seuil en fin 2018, il pourra attendre jusqu’en mars 2019 avant de procéder à la clôture. Ce qui lui donne une chance de continuer si ses ressources repassent en deçà de la barre durant cette période de latence.
Pour en revenir à sa rentabilité, le LEP rapporte 1,25% de profit net, soit 67% plus bénéfique que le Livret A et le LDD dont le rendement s’établit à 0,75%. Par rapport à lui, les supports en rapport au logement (PEL et CEL) perdent aussi quelque peu leur éclat avec leur rémunération respective de 0,7% et 0,35%. Quant à l’assurance-vie en euros, dont les intérêts ont été estimés à 1,8% en moyenne, l’année dernière, elle doit encore se soumettre à l’impôt. Ce qui ramène sa performance à 0,9%, voire tout au plus 1,5%.