Malgré la hausse de l’inflation, les épargnants vont encore être déçus cette année, car la rémunération des supports d’épargne ne sera pas révisée en conséquence. Certains revenus de placement, tel que le Plan d’épargne logement ou le PEL vont même être soumis à l’impôt. Les Français doivent, de ce fait, réétudier leur stratégie d’épargne afin de percevoir un rendement plus conséquent.
L’année 2018 n’enregistrera aucun changement au niveau du rendement des livrets d’épargne. Les Français ne devront d’ailleurs espérer aucune majoration d’ici 2019, comme le confirme le directeur du Cercle de l’épargne, Philippe Crevel dans ses propos :
La BCE a prévenu que la remontée de ces taux, progressive, n’interviendrait pas avant 2019.
Philippe Crevel.
D’autant plus que leurs économies risquent d’être rongées par l’inflation qui a dépassé le seuil de 1%. Sans compter que certains supports, notamment les PEL (Plan d’épargne logement) nouvellement ouverts, vont être imposés. Le choix d’un placement dont le rendement est favorisé par le prélèvement forfaitaire unique ou PFU peut alors s’avérer ingénieux.
Quelques produits d’épargne et leur rémunération respective en 2018
Le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire ou LDDS rapportent 0,75% de bénéfices nets. Ces produits accessibles à tous sont toutefois plombéspar l’inflation qui s’élève actuellement à 1,1%, soit 0,35 point de plus que leur taux d’intérêt.
Le Livret Jeune, quant à lui, est dédié aux épargnants âgés de 12 à 25 ans, pouvant atteindre les 2% de profits. D’autant plus que ceux-ci ne sont soumis ni à l’impôt ni aux prélèvements sociaux.
Le Livret d’épargne populaire ou LEP est également exonéré d’impôts. La rémunération de 1,25% qu’elle propose est plus intéressante que celle des autres produits. Toutefois, seuls les ménages à revenus modestes, c’est-à-dire ceux disposant d’un revenu fiscal de référence de 19 274 euros au maximum (29 567 euros s’il s’agit d’un couple), peuvent y accéder.
Parmi les épargnes liquides, les comptes sur livret rapportent actuellement entre 0,10% et 1% d’intérêts bruts, soit une régression de 0,2 à 0,4 point en un an. À noter que le rendement de ces supports d’épargne varie selon la banque qui les propose, quoique celui des enseignes digitales soit le plus intéressant.
Par exemple, Orange Bank et PSA Banque en proposent à 1% tandis que BNP Paribas et La Banque Postale à 0,10%. Les profits générés sont taxés à 30%, dont 17,2% de prélèvements sociaux et 12,8% d’impôt forfaitaire sur le revenu.
Concernant les comptes à terme ou CAT ils sont rémunérés entre 0,60% et 1,25% brut. Plus la durée du placement est longue, plus le rendement est conséquent. Sa fiscalité présente des similitudes à celle des comptes sur livret.
L’entrée en vigueur de la Flat tax, néfaste ou bénéfique pour les supports d’épargne
Suite à l’application de la Flat tax, le gouvernement a décidé d’imposer certains produits d’épargne, notamment le Compte épargne logement (CEL) et le Plan d’épargne logement (PEL). Auparavant, seules les contributions sociales ont été prélevées sur les intérêts issus de ces 2 supports.
À partir de 2018, les nouveaux arrivants doivent se soumettre au prélèvement forfaitaire unique de 30% (prélèvements sociaux inclus).
Si le rendement du CEL a baissé à 0,35% net à cause de cette réforme, l’épargnant peut toutefois espérer une révision à la hausse au cas où le taux d’intérêt du Livret A augmente.
Les détenteurs du PEL, en revanche, sont les plus pénalisés par les décisions de l’exécutif. En effet, avec un taux net de 0,70%, ce type livret d’épargne rapporte moins que le Livret A alors que sa rémunération se trouve déjà à un niveau plancher. Hormis la rétrogradation de sa rentabilité, ce plan perd aussi d’autres avantages, comme la prime d’État par exemple, qui représente plus de 5 000 euros.
Si le PFU semble pénaliser certains produits d’épargne, il est plutôt favorable aux parts sociales. À condition tout de même de les garder pendant une plus longue durée (1 an au minimum). Leur rémunération est variable d’une banque à une autre, mais Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes propose le meilleur taux à 1,80%.
Toujours est-il que ce rendement est plutôt décevant pour les sociétaires des banques mutualistes, étant donné que le nouveau plafond de rémunération est estimé à 3,23%.
Le PFU est plus profitable aux foyers dont la tranche marginale est à 30%. Par contre, il l’est moins pour ceux qui sont soumis à celle de 14%.
Heureusement, la réforme fiscale laisse aux contribuables le choix entre la nouvelle taxation et l’ancien régime à l’impôt sur le revenu.Ce dernier est d’ailleurs conseillé pour les détenteurs de parts sociales, du fait de l’existence d’un abattement de 40%.