La hausse du taux du livret A de 1 à 2% et du livret d'épargne populaire de 2,2 à 4,6% dès le 1er aout vient d’être annoncée jeudi soir par le ministre de l'Économie et des Finances. Une augmentation qui intervient après celle de février.
“Une hausse significative” : tels étaient les mots utilisés par François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France pour qualifier le nouveau taux préconisé pour le livret A. Une recommandation suivie d’effets jeudi par Bruno Le Maire. Dans un entretien accordé au Parisien, le ministre de l'Économie et des Finances a annoncé que le livret A atteindrait 2% à partir du 1er aout, “son plus haut niveau depuis 2012”.
Une bonne nouvelle pour les épargnants, à relativiser compte tenu du taux de l'inflation, mesuré par l'Insee à 5,8% sur un an en France en juin, soit un niveau nettement supérieur aux intérêts engendrés par ce placement. En effet, selon Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne, “le rendement réel sera toujours négatif !”.
L’exclusion d’un geste exceptionnel confirmée
Mais Bercy n’a donc pas souhaité aller au-delà de la proposition de la Banque de France pour soutenir la rémunération des épargnants face à la hausse des prix. “Faire un coup de pouce supplémentaire sur le livret A, c'est pénaliser le financement du logement social”, a souligné Bruno Le Maire.
Le produit d’épargne préféré des Français, dont le taux avait déjà été réhaussé en février de 0,5% à 1%, va ainsi rapporter 200 euros sur un an à celui ou celle qui aurait placé 10 000 euros sur son Livret A. “Sachant que l'inflation étant prévue pour l'ensemble de l'année 2022 à 5,5% (prévision Insee juin 2022), la perte réelle pour l'épargnant sera de 350 euros en euros constants”, selon l'économiste Philippe Crevel.
Coup double avec la revalorisation du taux du LEP
Quid du livret d'épargne populaire ? Ce dernier, réservé aux personnes ayant des revenus ne dépassant pas certains plafonds (20 297 euros annuels par exemple pour une personne seule), voit son taux passer de 2,2% à 4,6%. Selon le ministre, "le LEP est le placement le plus efficace pour protéger contre l'inflation", ce que confirme Philippe Crevel. Malheureusement, “seuls 37% des 18,6 millions de Français remplissant les conditions pour disposer d'un LEP en ont effectivement un” d’après Le Figaro, reprenant les chiffres de la Banque de France.