Alors qu’une revalorisation du taux du Livret A pouvait intervenir au 1er mai, celle-ci n’aura finalement pas lieu. Son taux sera donc bloqué à 3% au moins jusqu’au 1er août.
Mauvaise nouvelle pour les 55 millions de Français détenteurs d’un Livret A. Son taux ne sera pas revalorisé au 1er mai. C’est l’annonce qui a été faite par Bercy le 12 avril au journal Le Parisien.
Une revalorisation intermédiaire était possible
« Seul le gouverneur de la Banque de France peut proposer une révision intermédiaire du livret A ou du Livret de développement durable et solidaire (LDDS), et uniquement en cas de variation exceptionnelle de l’inflation ou des taux d’intérêt de court terme par rapport à la date de la précédente révision », souligne le ministère de l’Economie. Et de préciser que « Le gouverneur de la Banque de France n’a donc pas proposé de telle révision intermédiaire ».
La Banque de France est donc cohérente dans ses choix. Car déjà, au 1er février, alors qu’elle avait l’occasion de faire passer le taux du Livret A de 2 à 3,3%, elle avait finalement opté pour un taux à 3%.
Elle avait alors expliqué dans un communiqué qu’« un taux trop élevé serait très défavorable au financement du logement social et de la politique de la ville » et qu’« il est souhaitable que les mouvements de taux du livret A restent progressifs plutôt que trop volatils ».
Une inflation en perte de vitesse
Pourtant, au vu de l'inflation actuelle et de la hausse des taux monétaires, les conditions semblaient réunies pour revaloriser le taux du Livret A le 1er mai, et les espoirs des épargnants légitimes. Car d’après les calculs du site d’information MoneyVox, son taux théorique devrait aujourd'hui être de 3,5%, soit 0,5 point de plus que son taux actuel.
Toutefois, la Banque de France en a décidé autrement. Un choix qui a surement été motivé par une « décélération de l’inflation », selon une source proche du gouverneur. En effet, dans ses dernières projections du mois de mars, la « banque des banques » a estimé que sur l’ensemble de 2023, l’inflation totale diminuerait nettement pour s’établir à une moyenne de 5,4 %.
Un faible manque à gagner pour les épargnants
Une baisse insuffisante néanmoins, pour justifier à elle seule l’absence de révision intermédiaire. Car comme le souligne Le Parisien, « les taux interbancaires de court terme sont, eux, à la hausse ». En effet, ces derniers sont pris en compte dans la formule de calcul du taux du Livret A.
Les épargnants devront donc attendre le 1er août, date de l’échéance traditionnelle, pour espérer un coup de pouce de l’institution. Mais ils peuvent d’ores et déjà se rassurer, puisque leur manque à gagner du fait de cette non-revalorisation intermédiaire n’est pas colossal. “Pour un encours moyen de 5 800 euros, le manque à gagner en termes d’intérêts sera de 8 euros”, d'après les calculs du Parisien.
