Lorsque la conjoncture économique affiche une forte incertitude sur l’avenir, les ménages ont tendance à épargner plus qu’à consommer. Mais les chiffres du cabinet Xerfi montrent que la tendance est plutôt en faveur de la consommation en France depuis maintenant une décennie. En effet, l’épargne financière a affiché un net recul de 2,1%.
C’est une première depuis les années 90 : les Français consomment plus qu’ils n’épargnent. Cette constatation est révélée dans le rapport du cabinet Xerfi. En effet, depuis 2009, l’épargne financière des ménages a reculé de 2,1%, tandis que la consommation a bondi de 14%.
Dans le même temps, le revenu brut disponible des ménages a progressé de 12%, ce qui explique leur appétence à la consommation. D’autre part, il faut noter que les dépenses en matière immobilière figurent parmi les causes de cette nette avancée de la consommation des ménages.
Les investissements locatifs ont augmenté de 17% depuis 2009, au détriment de l’épargne financière.
Un regain de confiance après la crise
Au cours des années de crise, les Français se sont efforcés d’épargner davantage en attendant une conjoncture économique plus favorable. Mais une fois le spectre de la perte d’emploi éloigné, les ménages ont commencé à consommer.
Une étude menée par le cabinet Xerfi montre alors que depuis 2009, ce revenu brut des ménages a augmenté de 12%. Il en a résulté la progression de 14% de la consommation, ce qui est considérable. Dans le même temps, l’épargne financière des ménages français a reculé de 27,2%.
L’épargne financière cède du terrain
À cause des rendements que proposent les différents produits d’épargne traditionnels, les ménages ont été moins nombreux à épargner. Le livret épargne de type LDD, livret A, le PEL ou encore le CSL peine à atteindre un taux de rémunération de 1%.
Quant aux contrats d’assurance-vie, ils proposent des taux servis d’environ 2%, sans plus. Certains supports financiers de l’assurance-vie proposent une rémunération plus élevée, mais ils exposent les épargnants à divers risques, ce qui ne convainc guère les Français.
L’immobilier séduit
Dans le même temps, la Banque centrale européenne a revu les taux de crédit immobilier à la baisse. Si en 2013, ces taux étaient encore à 4% en moyenne, ils ont régressé à hauteur de 1,40%. Sans surprise, les ménages se sont précipités vers les investissements dans l’immobilier.
Les Français savent que la pierre est une valeur refuge idéale ; ils ne se sont pas privés lorsque l’occasion s’est présentée. Les investissements immobiliers ont progressé de 17% depuis 2009, représentant désormais 29% de l’actif brut des ménages en France.
En Europe, la France détient la palme de l’investissement immobilier. Une étude réalisée par Legg Mason confirme d’ailleurs cette théorie. En effet, 25% des ménages français ont avoué qu’ils n’ont fait meilleur choix d’investissement que l’immobilier au cours de la récente décennie.