Récemment, la Cour des comptes a proposé de fiscaliser partiellement le livret A. Cette réforme a pour objectif de diminuer le rendement de ce compte épargne afin d’encourager les gros épargnants à placer une partie de leur épargne sur d’autres produits. Mais cette mesure est-elle suffisamment efficace pour limiter leurs versements sur ce livret très prisé des Français ?
En début d’année, les dépôts sur les livrets réglementés ont atteint 400 milliards d’euros. Ils ont dépassé les besoins d’épargne de précaution. Une idée a été proposée pour dissuader les gros épargnants de placer intégralement leur argent sur le livret A.
En effet, pour inciter les gros épargnants à opter parallèlement pour d’autres produits, la Cour des comptes a suggéré l’application du prélèvement forfaitaire unique sur les placements de plus de 15 300 €.
Cette proposition du Conseil des prélèvements obligatoires semble être la solution idéale pour encourager le redéploiement de l’épargne. Il faut cependant savoir qu’elle a ses limites.
Une efficacité limitée
Pour le Conseil des prélèvements obligatoires, la baisse du rendement du livret réglementé est la solution pour encourager les Français à redéployer une partie de leur épargne. Toutefois, l’application du prélèvement forfaitaire de 30% sur les placements supérieurs à 15 300 € n’aurait qu’un faible impact sur le comportement des épargnants.
En effet, ce prélèvement est uniquement applicable sur les encours supérieurs à 15 300 €. Le rendement devrait passer de 0,75% à 0,675% pour un livret au plafond, soit un recul de 0,07%. Face à cette baisse infime, les chances que les gros épargnants procèdent à un redéploiement de fonds sont faibles.
Par ailleurs, rappelons que le taux d’intérêt annuel du livret est actuellement de 0,75%. Une baisse de rendement de 0,07% serait donc insuffisante pour pousser un épargnant à transférer une partie de son placement vers un autre produit.
À l’égard des recettes de l’État, la réforme proposée par la Cour des comptes ne rapporterait que 80 millions d’euros, soit moins d’un dixième du montant qui devrait être généré par l’impôt sur la fortune immobilière.
Les alternatives à ce livret réglementé
Dans le cas où la taxation partielle des livrets A entraîne un changement de comportement chez les gros épargnants, vers quels produits d’épargne vont-ils se tourner ?
Ils ont le choix de placer une partie de leur argent sur un livret de développement durable et solidaire. Cette solution d’épargne permet de bénéficier de 0,75%, avec un plafond de versement de 12 000 €.
Afin de bénéficier d’un taux plus avantageux et fructifier efficacement leur épargne, ils peuvent également opter pour les livrets bancaires fiscalisés. En règle générale, ces produits d’épargne ont un rendement de 0,3%. Toutefois, les banques mettent régulièrement en place des offres promotionnelles et proposent des taux pouvant aller jusqu’à 2%, sur une période bien définie.