Au mois de juillet, l’indice des prix a affiché un accroissement de 2,3% en un an. Hormis l’impact direct sur le pouvoir d’achat des ménages, cette remontée de l’inflation pénalise également l’un des produits d’épargne les plus prisés en France : le Livret A. C’est tout un mythe qui s’écroule progressivement.
Le Livret A a célébré ses 2 siècles d’existence cette année. Et pourtant, son succès d’antan n’est plus qu’un vague souvenir. Pour cause, l’inflation est en hausse, et pas des moindres. En effet, entre le mois de juillet 2017 et celui de 2018, l’indice des prix a progressé de 2,3%.
Quand on sait que la rémunération du Livret A est actuellement fixée à 0,75%, il est aisé de réaliser que le rendement de ce produit d’épargne est nettement dans le rouge. Y laisser son épargne équivaudrait alors à accepter que l’inflation grignote le capital année après année.
Un livret qui ne rapporte rien, voire pire
56 millions d’épargnants possèdent encore un Livret A aujourd’hui. Alors que la rémunération de ce produit d’épargne avait été réduite, puis fixée à 0,75% depuis maintenant 3 ans, les épargnants s’y sont tout de même accommodés. Au mois de juillet de cette année, la collecte du Livret A est remontée à 880 millions d’euros, alors que les deux mois précédents avaient affiché un ralentissement.
Et pourtant, ils ne devraient pas, au vu de l’inflation qui a progressé de 2,3%. Les lignes du Canard Enchaîné du 22 août 2018 rapportaient d’ailleurs les dires d’un député :
Quand les petits épargnants vont s’apercevoir que le taux d’intérêt de leur livret est trois fois inférieur au taux de l’inflation, ça va hurler.
Gel de la rémunération et hausse de l’inflation
En 2017, le gouvernement a décidé de figer la rémunération du livret A jusqu’au mois de janvier 2020. Les épargnants devront alors se contenter des 0,75% proposés, en attendant le nouveau mode de calcul de la rémunération dudit livret. Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, avait annoncé au mois d’avril :
Pour les trois quarts des épargnants, une baisse de 0,5 % du taux du Livret A [représentait] un moindre rendement de 11 euros par an, soit moins de 1 euro par mois.
Bruno Le Maire
Cependant, la remontée de l’inflation ne l’a pas fait fléchir : interrogé sur les éventuels impacts de cet indice des prix sur la stratégie du gouvernement, il a affirmé qu’aucun changement de programme n’était envisagé.
Pour l’heure, les Français sont nombreux à rester fidèle à ce produit d’épargne, qui s’avère intéressant grâce à sa liquidité et à sa fiscalité (il est exonéré d’impôts). Mais cette situation pourrait-elle durer, au rythme de la conjoncture économique ?