Selon les estimations provisoires de l’Insee, le niveau de l’inflation sur un an ralentit, en passant de +5,9% en avril à 5,1% en mai. Les taux du LEP et du Livret A, entièrement ou partiellement calqués sur l’inflation, devraient donc être révisés au 1er août.
C’est une première depuis deux ans. Selon l’estimation provisoire réalisée à la fin mai par l'Insee, l’inflation marque le pas. “Les prix à la consommation augmenteraient de 5,1 % en mai 2023, après +5,9 % le mois précédent”, annonce l’institut statistiques.
Alors certes, le niveau d’inflation est toujours élevé, mais celle-ci “ralentit fortement”, selon le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, invité à l’antenne de France Inter le 31 mai. Et elle était prévisible, souligne le ministre, qui rappelle “avoir toujours indiqué avec le gouvernement qu’à l’entrée de l’été, nous verrions l’inflation ralentir”.
Une probable baisse de rémunération du LEP
Par ailleurs, le locataire de Bercy l’a promis : “un certain nombre de prix vont commencer à baisser”. Une bonne nouvelle pour les consommateurs, mais qui s’accompagne néanmoins d’une mauvaise nouvelle pour les 9,5 millions de détenteurs d’un livret d'épargne populaire (LEP).
En effet, à l’heure où ce produit d’épargne rencontre un succès grandissant, en raison d’un taux à 6,1% depuis février, et d’une campagne de communication du gouvernement pour le promouvoir, sa rémunération risque de baisser au 1er août.
Le taux du LEP, actuellement deux fois supérieur à celui du Livret A, est actualisé chaque année au 1er février et au 1er août. Cette actualisation tient compte de l'évolution de l'inflation moyenne, hors tabac, sur le semestre précédent. Celle-ci est “actuellement de 5,75% pour le 1er semestre 2023”, souligne le site d’information MoneyVox. Une moyenne qui “inclut l'estimation de l'Insee pour mai (5,1% avec tabac) et sa prévision pour juin (5,4% avec tabac)”, précise le média.
De fait, “si ces chiffres se confirment, le taux du LEP, 6,10% actuellement, devrait être ramené, après arrondi, à 5,70% ou 5,80% en août”, conclut-il.
Une hausse du taux du Livret A au 1er août
De leur côté en revanche, les titulaires d’un Livret A et d’un LDDS n’ont vraisemblablement pas à craindre un scénario similaire pour ces placements. Ces derniers pourraient même voir leur taux augmenter à 4,20%, contre 3% depuis le 1er février.
Et pour cause, la formule de calcul du livret d’épargne préféré des Français, et de son petit cousin, prend en compte l'€ster, soit un taux interbancaire calculé par la Banque centrale européenne (BCE). Concrètement, il indique combien une banque doit payer lorsqu'elle emprunte de l'argent auprès d’une autre banque.
Chaque jour, l’indice ne cesse d’augmenter, jusqu’à atteindre 3,144% au 31 mai 2023, contre -0,579% au 1er juin 2022 par exemple. Ainsi, au 31 mai, la moyenne semestrielle de l'€ster s’élevait à 2,385%, et pourrait même “s'approcher des 2,70%” à la fin du semestre, selon MoneyVox. Sachant que plus cette moyenne semestrielle augmente, plus le taux théorique du Livret A et du LDDS, lui aussi, grimpe.
La barre des 4% va-t-elle être franchie pour le Livret A ?
Cependant, il est peu probable que les épargnants bénéficient d’un taux du Livret A franchissant la barre des 4% au 1er août. Car le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, peut déroger à l’application de la formule automatique de calcul, en invoquant des « circonstances exceptionnelles ».
En raison, notamment, de la pression exercée par les banques et par la Caisse des Dépôts pour que la rémunération du Livret A reste contenue, le Gouverneur devrait proposer à Bercy un taux à hauteur de 3,50% ou 3,75%, selon les estimations de MoneyVox.