Conséquence indirecte de la conjoncture difficile, sur fond de crise énergétique et de guerre en Ukraine, les sociétés civiles de placement immobilier marquent le pas au 1er semestre. Les gestionnaires semblent aujourd’hui privilégier la prudence dans leurs opérations. Cette stratégie se ressent sur le taux de distribution moyen de la pierre papier.
Quand les temps sont durs, les épargnants se tournent instinctivement vers les supports d’investissement fiables et rémunérateurs. Ce geste constitue un moyen de sécuriser leur argent et de le faire fructifier en même temps. Les valeurs dites « refuges » sont particulièrement recherchées durant ces périodes. Cette catégorie regroupe certaines matières premières, telles que l’or et l’immobilier. La pierre papier figure aussi dans cette liste, même si ses performances sont plus dépendantes des facteurs économiques, comme l’inflation, la consommation et l’état du commerce. Cette corrélation explique le bilan quelque peu contrasté des SCPI au premier semestre 2022.
L’hôtellerie de retour aux premières loges
Longtemps pénalisé par les restrictions sanitaires et l’absence de voyageurs, le secteur de l’hôtellerie reprend des couleurs depuis le début de l’année. Certes, cette filière n’est pas encore au niveau d’une meilleure scpi en matière de rendement. Néanmoins, ses performances au 1er trimestre sont plus comparables avec ses réalisations passées : le dividende moyen d’une pierre papier investie majoritairement dans l’hôtellerie atteint 4,44 %, soit 45 % supérieur à la moyenne de 2,98 % observée en 2021. À l’instar de l’immobilier hôtelier, les murs de commerce profitent aussi de la reprise économique post-Covid.
Les SCPI de commerce arrivent même en troisième position des valeurs les plus rémunératrices, avec un rendement moyen de 4,61 %. Paradoxalement, les belles performances du commerce physique sont intrinsèquement liées à l’essor du e-commerce, un phénomène qui redynamise les magasins de proximité et les centres logistiques du dernier kilomètre. En revanche, l’immobilier de santé, un temps plébiscité pendant la crise sanitaire, commence à ralentir.
ImportantSon taux de distribution moyen recule à 4,26 % au 1er semestre, contre 4,72 % en 2021.
Les observateurs craignent que cette diminution amorce le retour à la normale pour l’immobilier de santé et d’éducation. Cette théorie ne pourrait être confirmée qu’à la fin de l’année, quand les gestionnaires finiront de verser les dividendes boostés par les bénéfices tirés des cessions d’actifs. Les SCPI résidentiels et les SCPI de bureaux suivent la même tendance. Leur TDVM se limite à 4,23 % durant les six premiers mois de 2022.
Succès confirmé pour la logistique et les diversifiés
En haut du classement, les SCPI à dominante logistique écrasent la concurrence – et ce, depuis deux ans maintenant. Leur rendement moyen s’élève à 5,38 %, bien loin du reste du marché. Certes, ce chiffre affiche un léger recul par rapport à 2021 (5,62 %). Les spécialistes estiment néanmoins que les bonnes performances de l’immobilier logistique sont parties pour durer. Les locaux d’activité et les petits entrepôts en milieu urbain joueront un rôle central dans les nœuds de communication du commerce en ligne.
ImportantEnfin, les actifs « diversifiés », investis dans la logistique, l’éducation, les commerces et les bureaux, s’en sortiraient plutôt bien.
Leur taux de distribution atteint 5,08 % au 1er semestre, en légère progression par rapport à l’année dernière. Globalement, le rendement des SCPI, tous segments confondus, a sensiblement baissé au début de l’année. Le taux de distribution moyen de la pierre papier plafonne à 4,20 %.