L’appréciation ou la dépréciation de la monnaie nationale a toujours des répercussions sur l’économie. À la date du 25 août 2017, l’euro s’échange à 1,18078 dollar US. Le 16 août dernier, il équivalait à 1,1711 et 1,18725 les jours précédents. Avec quelques fluctuations, il entame une évolution qui génère certaines conséquences, positives ou négatives, sur le secteur économique.
Et c’est parti pour durer, selon les observateurs du groupe financier Crédit Suisse qui prévoit une progression atteignant 1,22 dollar d’ici un an. Cette tendance a été maintenue depuis le Brexit en 2015 et se confirme par la mise en place du nouveau gouvernement américain.
L’économie européenne revient-elle en force ? Quoi qu’il en soit, la hausse de l’euro pourra favoriser certains secteurs, mais aussi en pénaliser d’autres.
Aussi, il convient de procéder à quelques aménagements au niveau de ses placements financiers. Par ailleurs, si les valeurs locales semblent profiter de la situation, les secteurs dont les ventes s’effectuent avec le dollar perdent du terrain, notamment l’aéronautique et la santé.
Une hausse favorable ou non, selon le secteur
Les exportations des valeurs cotées aux États-Unis peuvent profiter de la baisse du dollar, au détriment des entreprises européennes pour lesquelles la production est onéreuse, notamment en Allemagne et surtout en France. À noter que les Sociétés des Bourses Françaises (SBF 120) perçoivent en moyenne 55% de leurs bénéfices en dehors de la zone euro.
Par ailleurs, les sociétés qui paient en dollars, produisant des matériels médicaux ou des médicaments, des équipements de télécommunication, des technologies de pointe, etc., risquent de devenir moins compétitives.
Quelques-unes sont très implantées sur le marché américain comme Sodexo et Publicis. Quant à l’aéronautique, le secteur perd 5% de son profit lorsque la valeur de l’euro augmente de 1% étant donné que sa production est évaluée en euro mais que la vente de ses produits se fait en dollar.
En revanche, les secteurs qui réalisent des chiffres d’affaires sur le territoire national sont les mieux servis. Ils concernent le transport, l’immobilier et le secteur bancaire. Ce dernier s’en trouve le plus favorisé, notamment le Crédit Agricole, ABN-Amro et Natixis qui bénéficieront des marges pouvant engendrer des dividendes ultérieurement.
L’euro s’apprécie davantage face à la devise américaine
Des observateurs économiques s’attendent à ce que l’euro poursuive son dynamisme pendant une année de plus, en dépassant la barre des 1,20 dollar et en surpassant au passage la monnaie britannique et le franc suisse.
Bien que le retrait du Royaume-Uni de l’Union Européenne se soit passé depuis un an, la confusion engendrée par cette situation continue de se refléter sur la livre. Étant donné l’expansion de la monnaie unitaire, les achats d’euros sont très plébiscités en ce moment. Quant à la devise suisse, sa dépréciation face à l’euro enflera les exportations des produits du pays.
Certains économistes estiment que le dollar se dévalorise à cause de la politique monétaire adoptée par la Réserve fédérale américaine. Cette dernière a par la suite pénalisé le marché obligataire des États-Unis. Quoi qu’il en soit, la situation motivera les touristes européens à se déplacer de l’autre côté de l’Atlantique.
Les incertitudes sont constatées auprès des épargnes. En effet, les achats de titres européens réalisés par la Banque Centrale Européenne risquent d’être freinés pour que leur atterrissage puisse s’effectuer en douceur. La BCE pourra également conserver les taux à un niveau inférieur, surtout pour le type livret d’épargne réglementé.