Vue aérienne de billets de banque et de pièces en euros sortant d'un portefeuille et d'une calculatrice de poche bruns.

    La possible revalorisation du taux du Livret A au 1er août suscite le débat. Car si les épargnants y sont favorables, les banques et les emprunteurs pourraient, eux, en payer le prix fort.

    À moins de trois mois de l’échéance traditionnelle de la révision du taux du Livret A, les interrogations se multiplient quant à l’éventuelle hausse de son taux. Et au bien-fondé de celle-ci. Dans tous les cas, c’est Bercy qui aura le dernier mot au 1er août.

    Les épargnants et les emprunteurs dans la balance

    En effet, tous les six mois, avant que le ministre de l'Économie et des Finances dévoile la possible évolution du taux du produit d’épargne préféré des Français, le gouverneur de la Banque de France émet ses recommandations à Bercy. Pour ce faire, l’institution s’appuie sur deux indicateurs : la hausse des prix et l'évolution des taux interbancaires.

    Ainsi, en théorie, en se basant sur la formule de calcul du Livret A, “son taux devrait passer de 3% aujourd'hui, à 4,3% cet été”, indique le site d’information MoneyVox. Sauf qu’en pratique, lorsque la Banque de France fait sa proposition de taux, elle tient également compte d’autres éléments. Comme “l'intérêt des épargnants” et aussi celui “des emprunteurs”, a précisé son gouverneur François Villeroy de Galhau, à l’antenne de Radio Classique.

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    Un coût du Livret A qui pèse sur les banques, et par ricochet sur les emprunteurs

    Il s’agit d’un équilibre difficile à trouver. D’un côté, augmenter la rémunération du Livret A permet d'alléger en partie la charge que pèse l’inflation sur leur épargne de précaution. Mais de l’autre, il s’agit également d’une charge pour les banques, qui militent activement pour que le taux du Livret A n’évolue pas au 1er août.

    En effet, la hausse de sa rémunération augmente le coût des ressources des banques, qui gèrent 40% des encours de ce livret. La multiplication de son taux par six en un an, passant de 0,5% à 3% entre janvier 2022 et février 2023, a par exemple coûté au groupe BPCE (Banque Populaire, Caisse d'Epargne et Natixis), la somme de 700 millions d'euros en 2022, selon Les Echos. Une facture qui pourrait même “passer à 1,3 milliard cette année, selon les calculs du groupe, en restant sur une base de 3%”, précise le quotidien économique.

    Or, selon François Villeroy de Galhau : « Le taux du Livret A, c'est comme une pièce de monnaie avec ses deux côtés : le côté épargnants et le côté emprunteurs, a-t-il précisé. Le taux du Livret A est très important pour le logement social et plus largement pour les crédits immobiliers [...] puisque le Livret A est une des ressources de financement du crédit immobilier. »

    Autrement dit, pour limiter l’envolée des taux d'intérêts immobiliers qui freine l'accession au crédit, il serait judicieux d’éviter une hausse brutale du taux du Livret A.

    Le secteur du logement social également dans l’attente

    Les organismes de logements sociaux sont, eux aussi, impactés par une hausse du taux du Livret A. En effet, le Caisse des dépôts, qui “centralise environ 60% de la collecte du Livret A, est chargée de prêter cette ressource, notamment, au secteur du logement social” rappelle MoneyVox. Et les taux de ces prêts “sont indexés sur l'évolution de la rémunération du Livret A”, ajoute le média.

    Autrement dit, plus le taux du Livret A augmente, et plus les intérêts payés par les organismes de logement social pour rembourser la Caisse des dépôts sur les prêts octroyés, sont élevés. Ce qui pèse, nécessairement, sur leur capacité à rénover ou construire de nouvelles habitations.

    Un taux surement revalorisé, mais de manière modérée

    Alors, hausse ou non hausse du taux du Livret A au 1er août prochain ? Interrogé à ce sujet la semaine dernière sur Franceinfo, Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie et des Finances, n’a pas fermé la porte à une nouvelle revalorisation du taux du Livret A, évoquant sa responsabilité “de protéger l'épargne des Français, surtout dans cette période de crise”.

    Mais à quel niveau ? “Certainement moins que ce que la simple application de la formule permettrait. Un taux autour de 3,5% est sans nul doute probable”, estime l’économiste Philippe Crevel.

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    Rédaction meilleurtaux Placement

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