Un rapport parlementaire alerte sur les limites des produits d’épargne populaire

    Les produits d’épargne préférés des Français ne jouent plus pleinement leur rôle face à l’inflation et aux nouveaux besoins des ménages. C’est le constat dressé par un rapport parlementaire récemment publié, qui met en lumière des failles structurelles, en particulier pour les classes moyennes. Rémunération insuffisante, frais élevés, manque d’accompagnement, plusieurs pistes sont avancées pour mieux protéger les épargnants.

    Des placements massivement détenus, mais de moins en moins rentables

    En France, près de 90 % des ménages détiennent au moins un produit d’épargne.

    Important Livret A, LDDS, LEP ou assurance-vie figurent en tête, avec une préférence nette pour les supports défiscalisés.

    Si ces placements conservent un rôle central dans les habitudes d’épargne, leur rendement réel devient de plus en plus contesté. Le Livret A, bien que très populaire, voit son taux baisser à 2,4 %, avec une projection à 1,6 % dans les mois à venir. Face à une inflation encore soutenue, il ne permet plus de préserver le pouvoir d’achat, à l’exception notable du Livret d’épargne populaire (LEP).

    Les parlementaires rappellent qu’une épargne "protégée en nominal" peut tout de même s’éroder en valeur réelle, en particulier en cas de dépréciation monétaire.

    Entre 2021 et 2023, les ménages français auraient ainsi perdu jusqu’à 300 milliards d’euros de pouvoir d’achat sur leurs placements financiers dits « populaires ».

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    Des propositions pour mieux orienter l’épargne et renforcer la transparence

    Pour remédier à ces constats, plusieurs recommandations sont formulées. Les députés souhaitent simplifier l’épargne réglementée, en réduisant le nombre de produits et en harmonisant leurs règles fiscales. Ils préconisent aussi un encadrement plus strict des frais appliqués aux contrats d’assurance-vie, ainsi qu’une obligation accrue de conseil pour les banques et les assureurs.

    Autre piste évoquée : garantir à l’épargne réglementée un rendement minimal permettant de couvrir l’érosion monétaire.

    Les auteurs du rapport insistent enfin sur la nécessité de proposer systématiquement les solutions les plus pertinentes à chaque épargnant, selon son profil et ses objectifs, et non les produits les plus rentables pour les distributeurs.
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    Les banques et assureurs tentent de rassurer

    En réponse, les acteurs du secteur soulignent que plusieurs de ces obligations sont déjà en place, comme le devoir de conseil ou la revue annuelle des frais. La Fédération bancaire française rappelle que le taux d’intérêt sur les dépôts d’épargne en France reste supérieur à la moyenne européenne, tandis que les assureurs mettent en avant les attentes de sécurité et de disponibilité exprimées par les épargnants. Pour eux, le rendement n’est pas toujours le critère prioritaire, et l’assurance-vie continue de répondre à une demande de stabilité à long terme.
    A retenir
    • Le rapport parlementaire critique la faible rentabilité de l’épargne populaire face à l’inflation, notamment celle du Livret A et de l’assurance-vie.
    • Les ménages modestes et de la classe moyenne sont les plus exposés à cette perte de valeur de leur épargne.
    • Des recommandations visent à encadrer les frais, renforcer le conseil et garantir une rémunération plus juste des placements.
    • Les banques et assureurs défendent leurs pratiques, rappelant l’existence d’obligations de transparence et la priorité donnée à la sécurité des fonds.
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    Écrit par
    Rédaction meilleurtaux Placement

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