En avril, l'inflation a atteint 4,8%. Cette situation est inquiétante pour de nombreux épargnants qui se retrouvent en difficulté pour protéger leurs placements et maintenir leur pouvoir d’achat face à la hausse des prix.
Sur un an, l’inflation grimpe à 4,8% en avril, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), soit son niveau le plus élevé depuis novembre 1985. La tendance ne devrait pas s’inverser de sitôt et la hausse des prix pourrait monter jusqu’à 5,4% sur un an, d'ici juin prochain. Une situation compliquée pour les épargnants qui voient dans le même temps leur pouvoir d’achat baisser.
« Le problème, c'est qu'après prise en compte de l'inflation, la plupart des produits d'épargne classiques servent actuellement un rendement négatif. Par exemple : si vous placez 100 euros à 3%, vous aurez 103 euros un an plus tard. Mais serez-vous plus riche pour autant ? Pas nécessairement. Car si dans le même temps les prix augmentent de 4%, votre pouvoir d'achat aura diminué », explique le site d’actualité MoneyVox.
Pour savoir quel placement (livrets d’épargne, assurance vie, PER ou SCPI) vous permet de gagner le plus en pouvoir d’achat, il est nécessaire de calculer le rendement réel, c’est-à-dire le taux de rendement corrigé, net d’inflation. Certains placements vous permettent en effet plus que d’autres, de contrebalancer la hausse des prix. En se basant sur les derniers chiffres de l’inflation disponibles, soient +4,8% en avril, MoneyVox constate que le plan d’épargne salariale (PER) ou encore les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) tirent le mieux leur épingle du jeu.
-0,3% de rendement réel pour les SCPI
Selon l'Association Française des Sociétés de Placement Immobilier et l'Institut de l'épargne immobilière et foncière (IEIF), les SCPI de rendement ont collecté 7,4 milliards d'euros en 2021, soit 20% de plus que l'année précédente. Si elles ont obtenu une telle performance, c'est avant tout grâce au rendement moyen : 4,5 % (nets de frais) en 2021. Mais avec l'inflation, les SCPI présentent un rendement réel de -0,3% avant impôts ce qui en fait l’un des placements qui résiste le mieux à l’inflation. En revanche, les SCPI sont fortement taxées, car outre les prélèvements sociaux (17,2%), s'ajoute le barème progressif de l'impôt sur le revenu.
Le taux de rendement du PER étant impossible à déterminer précisément au vu de l’horizon lointain d’investissement, on peut éventuellement donner un ordre d’idée approximatif. Si l'on se fie à l’étude de l'Association française de la gestion financière (AFG), il offre actuellement un rendement réel compris entre 1,7% à 5,3% annuellement. Dans le meilleur des cas, vous pourriez donc espérer être légèrement au-dessus de l’inflation à 4,8%. Et cela avant même la prise en compte de la fiscalité.
La situation est bien plus délicate pour l’épargne réglementée. Pour le livret A et le LDDS, tous deux rémunéré à 1% net d’impôt, leur rendement réel est de –3,8%. Pour le livret d’épargne populaire (LEP) et son taux actuel de 2,2%, le rendement réel est de –2,6%. Mais c’est pire encore pour les livrets bancaires dont le rendement réel est de – 4,5%.
Enfin, pour les fonds euros de l’assurance vie dont la rémunération brute moyenne était de 1,3% en 2020 et en 2021, les intérêts des contrats récents ne sont que de 1,08%, déduction faite des cotisations sociales, sachant que les gains peuvent aussi être soumis à l’impôt sur le revenu. En retirant la hausse des prix, le rendement réel des fonds en euros est de –3,5%.