Affrontement au sommet des chefs de l'Etat de l'Opep. On pensait que le sujet serait le pétrole, mais c'est de dollar qu'on a parlé...
On s'attendait à un sommet historique. Et ce fut presque le cas. L'OPEP a montré une fracture de plus en plus profonde en son camp antiméricain animé par l'Iran et le Vénézuela et les autres. On pensait qu'à ce troisième sommet depuis la création de l'OPEP, les producteurs allaient proposer un accord aux consommateurs sur un prix d'équilibre à 5 ou 10 ans. Le sujet a été évoqué mais très vite zappé. L'Iran et le Vénézuela commence à mener un autre combat.
L'abandon des pétrodollars au profit de l'eurobaril, c'est à dire un pétrole libellé en euros. Un sujet qui ressurgit régulièrement. Les deux pays jugent que c'est le dollar qui est responsable de la hausse du pétrole.
Ce n'est pas totalement faux. En euros le prix du baril est presque stable par rapport à l'année dernière, mais sur 4 ans, même en euros, le prix du pétrole a explosé. Pour le président Iranien, il n'est plus possible de se faire payer son pétrole en dollars, une monnaie de singe, alors que selon lui, je cite "le dollar ne vaut rien"'. Pour Chavez la chute du dollar, c'est tout simplement le signe de l'écroulement de l'empire américain. Je cite encore.
Quelles seraient les conséquences du passage des pétrodollars à l'eurobaril ? Contrairement à ce qu'on peut imaginer, une facturation accrue du pétrole en euros serait plutôt une bonne nouvelle, même pour les Etats-Unis. Cela permettrait une réduction de la masse mondiale de dollars en circulation et donc une possible augmentation de sa valeur, cela entraînerait une stabilisation des cours du pétrole, voire une baisse et cela ferait de l'euro une vraie devise de réserve internationale mais qui du fait deviendrait très volatile. L'idée est loin d'être mauvaise, elle rôde sur les marchés depuis des années. Le problème c'est que ceux qui la proposent sont deux dictateurs dont les objectifs ne sont pas l'amélioration des équilibres mondiaux...