François Fillon s'est engagé à ne pas augmenter les impôts. Il vient de se condamner à ne plus être premier ministre jusqu'à la fin du mandat de Sarkozy.
En 1988, le candidat George Bush Père avait prononcé une phrase qui est devenue célèbre: Read my lips, no new taxes. Elle l'avait probablement aidé à remporter les élections mais elle a trés surement contribué à son échec en 1992.
Quand j'entends François Fillon annoncer "nous n'augmenterons pas les impôts", je me dis que finalement l'expérience de l'histoire est souvent ignorée. De même que les règles basiques de l'économie. Avec les déficits massifs que les gouvernements de tous les pâys ont provoqués pour tenter de sauver le systéme financier et l'économie, une hausse des impôts est inéluctable.
François Fillon privilégie la réduction des dépenses de l'Etat
ET il a raison. Mais ce n'est pas fromage ou dessert. Il va falloir et réduire les dépenses de l'Etat et augmenter les impôts. La reprise de la croissance, quand reprise il y aura, ne sera pas suffisante à éponger l'endettement massif des Etats. Et la dette des Etats c'est le vrai sujet pour 2010. Ce que François Fillon veut ignorer c'est que les investisseurs peuvent dans les mois qui viennent refuser de participer au financement des Etats qui ne mènent pas une politique plus rigoureuse
Est ce qu'on sent déjà de la nervosité du côté du marché des emprunts d'Etat?
On sent des craintes mais pas encore d'élements tangibles. Le coup de tonnerre pourrait venir des décisions des agences de notation. La dette de l'Etat Américain est par exemple encore triple A, la meilleure des notations, celle qu'avait d'ailleurs les actifs toxiques avec la crise des subprimes. Une dégradation de la note est inéluctable si des mesures concrètes de réduction de déficit ne sont prises rapidement. Augmenter les impôts n'est malheureusement pas un choix politique ou économique, c'est le prix à payer pour l'aveuglement dont on fait preuve tous les gouvernements pendant les années d'euphorie financière.