l'Insee a publié une étude passionnante sur le patrimoine des Français. On y voit, sans surprise, des ménages Français très conservateurs en matière de placements financiers et une véritable fracture immobilière.
On savait déjà que les Français n'avaient pas la culture du risque en matière de placements mais cela ne s'est pas amélioré. Et cela ne risque pas de s'arranger avec la crise européenne., Sans surprise c'est le livret A qui rafle la mise. On en compte plus de 60 millions pour une population de 66 millions d'habitants. On ne peut pas faire mieux. Juste derrière bien sûr l'assurance vie. 42% des ménages Français en ont mais ce là encore on choisit ce qu'on pense être la prudence, c'est-à-dire les contrats en euros. Les marchés boursiers sont délaissés et le PEA est en recul pour la première fois depuis sa création en 1992
En revanche, c'est toujours la ruée vers l'immobilier
Les chiffres sont étonnants et ils expliquent la flambée des prix de la pierre. Pour les Français en proie au doute sur l'avenir, les marchés financiers, le financement de leur retraite et leur emploi, la pierre c'est la valeur refuge absolue et au-delà du placement c'est un toit qui évitera d'être SDF en cas de coup dur. 62% tout de même des ménages Français possèdent un bien immobilier, 58% ont leur résidence principale et 19% une résidence secondaire. Et on assiste en ce moment à un vrai mouvement de panique à la hausse sur l'immobilier où ceux qui en ont les moyens cherchent à tout prix à posséder leur résidence principale.
Est-ce qu'il y a une bulle sur l'immobilier?
Pas vraiment. Les Français n'achètent pas de l'immobilier pour spéculer, l'écrasante majorité des achats concernent la résidence principale et le niveau d'endettement immobilier par rapport au patrimoine immobilier des ménages est très faible car les banques ont été dans ce domaine toujours extrêmement conservatrices. L'étude de l'Insee montre bien sûr à quel point les Français privilégient la prudence mais elle amplifie le phénomène de fracture immobilière avec une France coupée en deux, la France des propriétaires plus rassurée, et la France des locataires inquiètes pour son avenir.