Chaque mois, le Trésor Américain arrive à refinancer une dette dette de plus en plus élevée à des taux qui, finalement, sont relativement bas. Qui sont ces acheteurs qui acceptent de prendre des risques pour un rendement si faible?
Les taux longs montent aux Etats-Unis mais toujours pas de krach obligataire. Le taux d'intérêt à 10 ans se rapproche des 4% mais ne l'atteint toujours pas. Et on peut se poser à chaque fois la même question: qui peut bien acheter des emprunts du Trésor américains à des taux plutôt bas dans l'absolu, malgré la situation financière dramatique des Etats-Unis. On a la réponse pour le mois de décembre. Et cette réponse est assez étonnante. Premier élément de taille. La Chine ne prête plus aux Etats-Unis. Au contraire, elle a vendu quelques milliards, une goutte d'eau certes parmi les centaines de milliards qu'elle détient mais un signe de défiance tout de même. Pareil pour la Russie qui a réduit son stock de dettes américaines de 122 milliards à 106 milliards
Qui achète donc puisque au total le montant des emprunts a augmenté en décembre
Tout d'abord et c'est une surprise, les hedge funds. Ces fonds spéculatifs. On aurait pu croire qu'ils jouaient le krach obligataire mais ce n'est plus le cas, ou alors ils se sont lassés d'attendre...Figurez vous que les centres financiers des Caraïbes détiennent 156 milliards de dettes américaines. Intéressant de voir que les paradis fiscaux ont disparu comme nous l'avait promis le G20. Autres gros acheteurs, suite à la hausse du pétrole et aux relations complexes avec les Etats-Unis, les pays du Golfe qui continuent à amasser un papier qui pourra ressembler un jour aux emprunts russes qu'ils pourront étaler sur le sable. Et enfin bien sûr les banques américaines qui empruntent à zéro ou presque à la banque centrale Américaine et reprête immédiatement à plus de 3.5% de taux au Trésor américain et tente d'empocher la différence
Donc les Etats-Unis n'ont aucun problème à financer leur déficit
Pour l'instant, l'argent coule à flots. Et la banque Centrale Américaine n'a même pas besoin d'intervenir pour faire les fins de mois de l'administration américaine. C'est assez fascinant. Une des raisons bien sûr est que le dollar est encore largement la première monnaie de réserve et qu'il y a peu d'alternatives pour placer les surplus commerciaux. A noter tout de même le changement de politique de la Chine. Et surtout la fin du quantitative easing de la FED fin juin. Cela fait tout de même deux acheteurs potentiels en moins.